L’équipe des camelots de L’Itinéraire est heureuse et fière de vous présenter, cette année encore, son édition 100 % camelots.

Cette édition est particulière à plusieurs égards. D’abord pour nous, qui signons cet éditorial. À titre de membres du comité de rédaction, nous avons pu découvrir de l’intérieur comment se produit un magazine. En premier lieu, nos rencontres nous ont amenés à choisir le thème du numéro qui, dans le contexte des festivités du 375e anniversaire de Montréal, s’imposait de lui-même. Puis il s’agissait de recruter des auteurs, d’aider à la production des articles, de penser et de réaliser une page couverture qui s’intégrerait bien aux différents sujets, de respecter les échéances de production. Bref, de faire en sorte que d’un concept naisse une réalité représentative de ses auteurs.

Nous avons donc fait connaissance avec le « chemin de fer », appellation qui désigne l’organisation séquentielle des pages. Nous avons composé avec les contraintes de temps et d’espace qu’impose la conception graphique, dans le respect de l’éthique qu’une telle entreprise exige.

Cette publication est aussi particulièrement significative parce qu’elle montre qu’au-delà de leurs préoccupations quotidiennes, les camelots sont les témoins de la vie montréalaise, du fait qu’ils sont en contact étroit avec leur clients-lecteurs, souvent clients-amis, dont ils reçoivent des confidences liées à ce qu’ils vivent, ce qui leur plaît, ce qui les chavire. Nous tenons d’ailleurs à remercier tous les clients qui nous achètent le magazine et nous encouragent quotidiennement.

Aussi, lorsque les lecteurs nous font part de leur appréciation d’un article, d’une opinion différente sinon opposée à celle d’un auteur, de suggestions de thèmes à aborder, ils nous incluent dans leur univers et font de nous des citoyens à part entière : c’est bien ce que nous sommes, et c’est bien comme tels que nous voulons être perçus. Nous désirons que cette initiative soit vue comme une oeuvre de citoyens et non comme celle de marginaux.

Une expérience à perpétuer

La production de ce numéro est aussi très significative parce qu’elle témoigne de la cohabitation entre les camelots et le public. Les camelots ne sont pas des êtres désincarnés : ils vivent dans le même espace que la population générale, ils en ont la même conscience, bien qu’elle soit souvent interprétée de façon différente. C’est ce regard qu’ils portent sur la ville que la page de couverture du magazine, principalement vendu à Montréal, représente. Vous y trouverez aussi, tout comme dans de prochaines parutions, un petit livret central historique sur le Montréal méconnu.

Vous nous faites fréquemment remarquer combien L’Itinéraire se démarque des autres publications auxquelles le public a droit. Tant par la diversité des opinions, des sujets qui y sont abordés, que par la qualité générale de sa présentation. C’est ce que nous comptons continuer à offrir.

C’est tout cela qui nous amène à souligner l’apport significatif de l’équipe de rédaction de L’Itinéraire. Elle nous a permis de vivre une expérience de cohabitation que nous aimerions voir se produire plus fréquemment et que nous souhaiterions voir s’étendre à d’autres camelots.

C’est surtout à vous, amis lecteurs, que nous disons : « bonne lecture », vous pour qui nous continuerons de produire ce magazine qui fait une différence dans nos vies.

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