La richesse des ordures

Fin 2024, l’éboueur érudit Simon Paré-Poupart, riche d’un bagage universitaire en sociologie et en administration internationale en plus d’une expérience comme intervenant social, faisait paraître Ordures! Journal d’un vidangeur, un livre éclairant dans lequel il posait un regard sociologique des plus pertinents sur notre surconsommation et nos déchets.

À sa grande surprise, le livre est rapidement devenu un best-seller, amenant l’auteur à présenter son travail méconnu et ses idées intéressantes sur les plus importants plateaux de télévision, au micro des radios les plus écoutées et dans des conférences organisées dans de nombreuses écoles.

Dans son livre et lors de ses prises de parole, Simon Paré-Poupart affirme que l’on peut vivre, comme lui, de manière freegane. Qu’est-ce que le freeganisme? C’est vivre des rebuts de la société de consommation, en ne dépensant (presque) jamais d’argent.

Cette idée a interpellé l’équipe de L’Itinéraire. C’est pourquoi, par une belle journée de printemps, nous nous sommes rendus à Sainte-Thérèse, chez Simon Paré-Poupart, pour discuter de son mode de vie freegan et profiter de ce jour de collecte des encombrants pour faire une petite tournée des quartiers environnants et ramasser quelques objets, bien évidemment gratuits.

À la rencontre Freegan

On découvre en arrivant chez le vidangeur une jolie petite maison nichée dans un charmant quartier. « Je suis conscient d’être bourgeois moi-même, de par ma maison et mon quartier », nous dit-il en nous ouvrant la porte de chez lui. Car ramasser les déchets ne signifie pas être pauvre, bien au contraire, puisque Simon économise beaucoup d’argent en ne dépensant (presque) jamais. Il vend sur Marketplace tous les objets qu’il accumule, récoltant ainsi un montant qui s’ajoute à son salaire d’éboueur, pas mal élevé, et au revenu que lui rapporte maintenant son livre.

L’objectif du freeganisme n’est pas qu’économique, loin de là. Il est avant tout idéologique. Simon cite son ami Steve, également éboueur et freegan : « Fuck le monde qui gaspille. On trouve ça cave faque on va vivre de ça pour vous montrer comment c’est épais ».

Vous venez de lire un article de l’édition du 1er juin 2025.Abonnez-vous aux infolettres de L'Itinéraire