Toi, la mère que je me raconte avant de me fermer les yeux la nuit, tu es ce fantôme dont je m’épuise à rechercher la chaleur.

Apprends-moi que l’amour en vaut encore la peine.

Quand la vie me rejette, laisse-moi me réfugier dans ton regard où je serai toujours le plus beau.

Vois en moi l’enfant apeuré lorsque je jappe comme un chien. Ne me laisse pas échapper mon destin.

S’il-te-plaît, sois la seule que le temps ne pourra jamais égarer. Toi, la mère que je n’aurai jamais fini de pleurer.

Convainc-moi que j’en vaux la peine. Ne me laisse pas douter de ton amour même quand je te hais.

Sois ma terre de repos lorsque j’apprends à voler de mes propres ailes.

S’il-te-plaît, apprends-moi, apprends-moi tout. Je veux sentir ton héritage dans chaque parcelle de mon être.

Fais-toi des cheveux blancs lorsque je chevauche mes idées folles et sois déjà là à m’attendre les bras ouverts quand je retrouve la raison.

Je passe ma vie à essayer de te construire avec chaque petit bout de réconfort qu’on me tend sur mon chemin.

Toi la mère que je n’aurai jamais fini d’espérer, dis-moi que dans une autre vie, tu m’attends.

La cigogne ne m’a jamais déposé dans tes bras, mais rien ne pourra jamais m’empêcher de rêver à toi.

Peut-être, quand je n’aurai plus assez de larmes pour te pleurer, je deviendrai un homme, un homme qui ne veut plus redevenir un petit garçon pour être bercé par ton illusion.

 

Novembre 2018, Tiré de Sentinelles II, p. 154

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