Le Vieux-Port de Montréal est un lieu de rassemblement pour les touristes: bons restos, boutiques, attractions touristiques, belles balades. Mais c’est aussi un endroit où l’itinérance a toujours été visible. Deux mondes doivent se côtoyer; l’Accueil Bonneau, sur la rue de la Commune et la Mission Old Brewery sont des lieux où les gens dans le besoin se rendent pour dormir ou partager un bon repas, mais il y a aussi des gens qui font des touristes leur gagne-pain. Comment ces deux mondes, si loin l’un de l’autre, vivent-ils avec cette différence? Quelles sont leurs opinions et pensées face à cette réalité qu’est l’itinérance? Comment vivent-ils au quotidien avec cette réalité dérangeante? Comment les itinérants vivent cette opulence? L’Itinéraire est allé à la rencontre de personnes en situation d’itinérance, de commerçants et de touristes pour parler de cohabitation.

Depuis la pandémie, le cadre de vie des Montréalais s’est détérioré, plus particulièrement celui des personnes en situation de vulnérabilité. L’arrivée des beaux jours met à l’avant-scène la question de la cohabitation entre les touristes et les personnes en situation d’itinérance, spécialement lors d’événements touristiques estivaux. Nous avons demandé à différents protagonistes, dont madame Manuela Goya, vice-présidente Développement de la destination et affaires publiques chez Tourisme Montréal, de nous éclairer sur la situation.

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Sous contrôle, mais vigilance requise

D’entrée de jeu, Mme Goya nous rassure : la cohabitation touristes-itinérants se porte bien. « Nous n’avons pas de plaintes par rapport aux personnes itinérantes de la part des touristes. » Aucun incident n’a été rapporté par les divers promoteurs de festivals et événements non plus, ajoute-t-elle. Bref, pas de plaintes, mais Tourisme Montréal « ne s’assoit pas sur ses lauriers ». Il peut y avoir des débordements à l’occasion, comme lorsqu’une personne en état de crise psychotique, sous les effets de la drogue ou autres substances, est en détresse majeure. « On nous parle du fait que les hôtels doivent avoir un plan d’intervention pour la sécurité de leurs employés lorsqu’ils sortent tard le soir. »

Pas la quantité, mais la qualité

Ce genre de situation amène Tourisme Montréal à réfléchir à des solutions plus larges. Pour Manuela Goya, il ne faut pas seulement penser à des solutions pour que chaque hôtelier s’arrange de manière individuelle, mais voir la situation de manière plus globale. Par exemple, depuis quelques années, Tourisme Montréal fait des sondages auprès des visiteurs et des Montréalais de manière à s’assurer d’une cohabitation paisible entre les touristes et les locaux. L’objectif n’est « pas juste de faire rentrer des touristes pour prendre leur argent », mais de veiller à ce que le courant passe bien entre tout le monde et que tous se sentent à l’aise, notamment en évitant le surtourisme.

Vous venez de lire un article de l’édition du 15 mai 2025.
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