En 2021, l’historien William Blanc, spécialiste de culture populaire et auteur de Super-héros, une histoire politique, rappelait dans un des Podcasts France Culture que, quand les auteurs Siegel et Shuster ont créé Superman, c’était pour dire « qu’un jour l’humanité va arriver à un mieux, grâce à la science et la technologie, un mieux social, un mieux politique ».

Même chose pour Captain America, ce patriote souvent réduit au drapeau qu’il porte. William Blanc résume que ce héros a été créé par « deux auteurs juifs pour corriger Hitler dans des comics avant même que les États-Unis n’entrent en guerre […] ». Quant à Wonder Woman, elle a été pensée pour soutenir la cause féministe.

De belles volontés avalées, constatent certains, par le capitalisme incarné par les box-offices et les recettes des produits dérivés. Un détournement de la nature première des superhéros, regretté par certains fans qui ont même cessé de fréquenter les conventions. À contre-courant de cette vision, notre camelot Jean-Claude Nault a été embarqué par la journaliste Maureen Jouglain au Palais des congrès de Montréal pour le Comiccon. Autant dire que l’émotion était à son comble pour ces deux fans.

Pas plus loin qu’à L’Itinéraire

Malgré les crises et la récupération commerciale des superhéros, nombreux sont ceux qui ont conservé leur amour pour ces personnages — et leurs figurines. C’est le cas de Luc Desjardins, le pdg du Groupe, ou encore de Vincent Ozrout, directeur clinique. Sur son poste de travail situé juste en face de celui du boss, une « armée » de personnages de Star Wars occupe l’espace.

Vincent, pourquoi autant de figurines de Star Wars sur ton bureau?

Star Wars, c’est comme Le Petit Prince. Ce sont des histoires à relire encore et encore. À chaque étape de ta vie, on peut en tirer une nouvelle leçon, une nouvelle morale.

Et dans Star Wars, presque tous les Contes de Grimm s’y retrouvent : le cavalier noir, la princesse en détresse, celui qui devient héros, sans y avoir été destiné. C’est un gros mix de toutes ces fables et histoires d’enfance.

Plus personnellement, c’est aussi des souvenirs d’enfance marquants, des moments choyés.

Mais pourquoi des figurines jusque sur ton bureau? Pourquoi pas juste chez toi?

Je ne sais pas l’expliquer. Sans elles, ce serait vide. Elles m’aident à me sentir chez moi, et comme je me définis beaucoup par mon travail…

Il y a beaucoup de Dark Vador…

Dark Vador, c’est pas juste un gros méchant. Il n’est pas arrivé là dans sa vie comme ça. Sa construction est complexe, comme la nôtre. C’est un personnage très humain, en fait.

C’est ton personnage favori?

Ah oui, sans conteste. Depuis que j’ai vu le film en 1977 ou 1978 [Star Wars : Épisode IV – Un nouvel espoir].

À chacun son (super)héros. Et les camelots, dans les pages qui suivent, nous rappellent qu’ils n’ont pas tous de superpouvoirs.

Vous venez de lire un article de l’édition du 1er août 2025.
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