Washington, D. C., États-Unis
Un nouveau décret présidentiel, intitulé Ending Crime and Disorder on America’s Streets, pourrait bien transformer en profondeur la réponse des États-Unis à l’itinérance. Annoncé le 24 juillet par la Maison-Blanche, ce décret met fin au soutien fédéral à la politique du logement d’abord et pousse les gouvernements locaux à adopter une approche plus musclée, privilégiant l’internement institutionnel forcé et le démantèlement des campements.
Résumé des trois points clés du décret.
Un retour à l’internement forcé
Le décret encourage le recours à l’internement civil, un processus juridique permettant de détenir et de traiter des personnes atteintes de maladie mentale contre leur gré. Il demande au ministère de la Justice de chercher à annuler les précédents judiciaires et les décrets de consentement qui rendent difficile le placement de ces personnes dans des établissements.
Bien que le décret ne rende pas l’internement civil obligatoire, il encourage les municipalités à adopter des normes aussi souples que possible et leur offre des subventions et des conseils techniques.
Le décret part du principe que la santé mentale et la toxicomanie sont les causes profondes de l’itinérance. Selon les experts, cette hypothèse est une idée fausse. De plus, de nombreuses études montrent que le traitement forcé de la toxicomanie est peu efficace.
Le démantèlement des campements
Le décret présidentiel incite les municipalités à interdire certains comportements comme la consommation de drogues en public, le camping urbain, le vagabondage et l’occupation illégale. Pour les y aider, il leur offre des subventions fédérales.
Cette disposition pourrait inciter les municipalités à démanteler les campements et à imposer des sanctions pénales aux personnes sans-abri. C’est le cas à Washington D.C, où les autorités ont fait du démantèlement des campements une priorité.
La fin de la politique du logement d’abord
Les politiques du logement d’abord se concentrent sur le fait de loger une personne en premier lieu, sans exiger qu’elle ne suive un traitement pour des problèmes de toxicomanie ou de santé mentale. Cette approche a longtemps bénéficié d’un soutien bipartite : elle a d’abord été mise en œuvre sous l’administration de George Bush. De nombreux programmes d’aide au logement, y compris ceux pour le logement de soutien permanent, relèvent de cette approche.
Écris par Franziska Wild, Street Sense Media, International Network of Street Papers.
Traduit par Simon Bolduc, L’Itinéraire.
Vous venez de lire un article de l’édition du 1er octobre 2025.