Depuis deux semaines, Montréal a adopté un nouveau visage et un changement de gouvernance. Un renouvellement politique (et malgré le taux de participation stable, mais peu reluisant de 37%) qui fait naître des attentes chez certains.

À très long terme

Pour les travailleurs du réseau communautaire, les espoirs résident parfois dans la motivation, paradoxale certes, de voir disparaître leur raison d’être professionnelle; la pauvreté, l’itinérance et l’exclusion sociale ne seraient alors plus qu’un mauvais souvenir collectif.

À plus court terme

Pour les camelots dont les points de vente se trouvent dans les métros, elle se résume à un souhait plus immédiat : un accord durable entre la direction de la STM et le syndicat des 2400 employé.e.s d’entretien en grève au moment d’écrire ces lignes. Car qui dit grève, dit moins de lecteurs usagers des transports qui achètent le magazine.

Un manque à gagner – et relationnel – qui accentue la précarité socio-économique de personnes déjà sur la corde raide.

Depuis trop longtemps

Pour les personnes à la rue, l’attente est directement liée aux promesses d’une première ligne plus fournie, d’une reprise des travaux de déjudiciarisation de l’itinérance, etc. En attendant, la plus grande se résume à la perspective d’une augmentation du nombre de logements sociaux, abordables, supervisés, provisoires… Bref, un toit et quatre murs pour se protéger des dangers de la rue et de la désaffiliation sociale.

Jusqu’à épuisement

Puis, il y a ceux que l’on ignore, auxquels on ne pense que trop peu : les fratries, les parents et les enfants des personnes en situation d’itinérance, avec ou sans problèmes de santé mentale, avec ou sans problèmes de dépendance. Pour ces centaines de pairs-aidants naturels, le besoin d’être vus, reconnus et soutenus est omniprésent – voire pressant. Car sur chaque geste posé en soutien à leur proche en situation d’itinérance coule une douleur taboue : celle d’aimer sans pouvoir sauver. Un silence qui cherche un écho audible au sein de la société – des réseaux de soutien, des filets de protection sociale – pour ne pas passer entre les mailles, eux aussi.

Cette édition est la transcription bienveillante d’une détresse, d’un espoir, de l’amour et des confidences exprimées par quelques familles aidantes.

Des témoignages poignants à lire ici, avec attention et humanité.

Vous venez de lire un article de l’édition du 1er novembre 2025.
Carte-repas solidaire