Laissez-moi vous partager un bout de mon histoire.
J’ai enfilé mon kit de handball à 12 ans. Une passion immédiate. Une vocation, peut-être.
Le terrain est vite devenu un lieu d’expression, moi qui étais une jeune fille introvertie. Grâce au sport, j’ai découvert que j’avais des talents. Et surtout, j’ai appris que j’avais le droit d’exister, de briller, de me dépasser.
Sont venues les médailles d’équipe et individuelles, tout comme les blessures, les pauses, les doutes. Mais à chaque fois, le sport m’a appris à me relever. Il m’a enseigné la rigueur, la créativité, le courage et la résilience. Il m’a appris que, même quand tout semble s’effondrer, on peut encore se battre et on peut encore croire en soi.
Aujourd’hui, j’ai plus de 35 ans et je ne poursuis plus seulement mes propres objectifs sportifs. Depuis l’an dernier, je les transmets. Je suis coach d’un groupe de jeunes cadets : des garçons de 14-15 ans. Ensemble, nous avons vécu une belle aventure humaine qui s’est conclue par une médaille d’argent au niveau provincial. Mais plus que cette victoire, c’est leur transformation qui m’a bouleversée : leur capacité à se relever, à s’encourager, à croire en eux comme j’ai dû l’apprendre moi-même, il y a des années.
Nous pouvons également prendre l’exemple de notre équipe de soccer, qui s’en va pour la première fois disputer la Coupe du monde de soccer des sans-abri, à Oslo. Depuis janvier 2025, nous avons été frappés par le niveau d’implication de chaque participant. Ils s’épanouissent dans cet esprit d’équipe et d’inclusion sociale qui a pu se développer. Le sport leur a permis de révéler leurs habiletés sociales, leurs talents, leur ouverture et donc d’être perçus positivement sans le poids de la stigmatisation. C’est notre coordonnateur à l’hébergement d’urgence et de référencement, Mathieu Lefebvre, qui est témoin de cette fabuleuse réussite.
Le sport élève. Il révèle. Il guérit. Il inspire.
À tous ceux qui doutent, qui tombent, qui n’osent pas : souvenez-vous : le sport nous relève et nous donne l’espoir d’être meilleurs.
C’est mon histoire et peut-être un peu la vôtre aussi.
* Cet éditorial est écrit en collaboration de notre partenaire la Maison du père.
Vous venez de lire un article de l’édition du 1er septembre 2025.