Chaque deux semaines, L’Itinéraire, tiré à 8 000 exemplaires et vendu par une centaine de camelots, est lu par près de 25 000  personnes par mois. À chaque copie achetée et lue, vous, lecteurs et lectrices, apprenez à connaître les camelots et surtout, « votre camelot ».

Derrière chaque exemplaire vendu se cachent des marques de solidarité et de partage. Nous avons donc décidé de partir à la rencontre de ces relations inspirantes entre les camelots et leur client.e.s.

Gabriel et Suzanne

Après Joseph Clermont Mathurin, c’est Gabriel Lavoie, camelot depuis 2018 au marché Metro, chemin Chambly à Longueuil, qui a souhaité présenter SA cliente, Suzanne. Il s’est alors assis autour d’un café avec celle qui lui achète une copie tous les mercredis matins. Pour lui, elle avait dans les mains un cadeau bien spécial lors de cette rencontre.

Suzanne : Je pense que je te connais depuis huit ans. Lors de ces huit dernières années, tu es devenu photographe ! C’est un gros changement. Tu as l’air bien, tu as l’air mieux, tu as l’air épanoui. Justement, je t’ai apporté un livre. C’est un livre sur les femmes photojournalistes en contexte de guerre.

Gabriel : Merci! C’est important ce travail sur le terrain. C’est dangereux aussi. Plus de 200 journalistes ont été tués depuis le 7 octobre 2023, à Gaza. Je me suis dit que si jamais la guerre venait ici, c’est probablement ce que je ferais, photojournaliste en contexte de guerre. Mais c’est de plus en plus risqué, car on respecte de moins en moins l’étiquette « Presse », on leur tire dessus.

J’aimerais mieux faire de la photo en temps de guerre que d’y aller pour tuer. On revient d’ailleurs de l’exposition du World Press Photo, qui présente des photos difficiles. Mais ça vaut la peine d’y aller.

La photo, ce n’est pas juste de la technique, c’est de capter le moment précis. Il faut que tu sois à l’affût. C’est comme aller à la pêche, tu lances ta ligne, tu attends… Tu reviens, et après tu regardes ça et tu te dis : « J’en ai pogné de la bonne aujourd’hui. » Tu peux te dire le contraire aussi (Rires.).

Vous venez de lire un article de l’édition du 1er octobre 2025.
Carte-repas solidaire