Sur le budget municipal

Montréal a déposé le mois dernier son budget pour la prochaine année. Les contributions de la Ville aux organismes qui œuvrent dans le domaine de la diversité et de l’inclusion sociale augmenteront de plus de 1 million $. L’argent ira-t-il aux organismes qui travaillent déjà sur le terrain ? « Ce n’est pas impossible, mais ce n’est pas garanti », explique Rosannie Filato, responsable, notamment, du dossier de la lutte à l’itinérance.

1 Le budget du service de la diversité et de l’inclusion sociale passe de 27,7 à 29,5 millions $. Vous prévoyez augmenter votre contribution aux organismes de 5,5 %. Quelle part ira aux organismes qui œuvrent en itinérance ?

Nous avons obtenu 1 million $ supplémentaire dans le cadre de l’entente sur la gestion du Fonds québécois d’initiatives sociales. On est passé de 9 à 10 millions $ par année. C’est une bonne nouvelle. C’est de l’argent qui ira directement aux organismes communautaires dans le développement social en général. Ce n’est pas 1 million $ directement dédié à l’itinérance. Il y a aussi de l’argent pour les organismes qui luttent contre la pauvreté et pour des organismes qui peuvent aider à prévenir et à réduire l’itinérance. Dans le plan d’action en développement social qui va être adopté dans les prochaines semaines, le montant sera réparti entre les organismes selon les priorités. Ce serait prématuré de vous dire où l’argent va aller. C’est difficile de vous dire maintenant quels seront ces organismes qui auront l’argent.

2 Votre budget prévoit un montant de 200 000 $ « pour la réalisation de projets en itinérance ». Ces fonds iront-ils à des organismes existants ou à de nouveaux projets ?

Ce n’est pas impossible, mais ce n’est pas garanti. Dans la dernière année en 2018, dès que nous sommes arrivés au pouvoir, nous avons augmenté de 158 000 $ le soutien aux organismes communautaires en itinérance. On ne voulait plus de coupures. C’est un montant qui est récurrent. Ça c’est un soutien qui va directement aux organismes. Les 200 000 $ incluent les 158 000 $. Et ce n’est pas nécessairement pour de nouveaux projets. Il y a beaucoup d’organismes qui, pendant des années, ont demandé une augmentation et ne l’ont pas nécessairement reçue. Il y en aura autant pour de nouveaux projets que pour ceux qui ont besoin de plus de soutien.

3 Le budget de l’habitation est en hausse de 40,6 millions $ soit un bond de 82 %. L’an dernier, vous n’avez pas atteint vos objectifs de mise en chantier. Quelle part ira cette année au logement social et abordable  ?

Il y a 10,2 millions $ de plus pour le programme Accès-Logis, 10,3 millions $ de plus pour le financement de mesures de logements abordables et 2 million $ de plus pour soutenir les projets de logements sociaux et communautaires comportant une dimension patrimoniale. Le programme triennal d’immobilisations prévoit 5 millions $ pour l’achat de terrains et 2,9 millions $ pour des infrastructures liées au logement social. Je n’ai pas le détail concernant les mises en chantier. Ce sera annoncé un peu plus tard.

4 Les organismes en itinérance ont-ils raison d’espérer le financement qui viendra plus tard cette année avec les stratégies fédérales de logement et de lutte à l’itinérance ?

Tout s’annonce positif à date. Si on a des sommes supplémentaires, notre intention n’est pas de gruger les montants qu’on verse présentement et qu’on donne aux organismes. Je n’ai pas de nouvelles sur les négociations en cours entre Québec et Ottawa. Au provincial notre priorité est de rencontrer la nouvelle ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann. Dans le passé, on a déjà créé le bureau de gouvernance avec l’ancien gouvernement pour avoir les sommes directement et être en mesure d’aller chercher plus d’argent. Comme Montréal est la métropole, on a des besoins très particuliers, surtout en itinérance. On veut être en mesure de répartir l’argent selon nos besoins et déterminer où sont nos priorités avec les organismes sur le terrain. Il y a de l’espoir pour le financement. Tout est positif.