Amélie Léveillé n’a découvert son trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) que tard dans sa vie adulte. Pourtant, en rétrospective, elle réalise que ce trouble a façonné de nombreux aspects de son quotidien. Aujourd’hui coach spécialisée pour les adultes vivant avec un TDAH, elle accompagne, notamment à travers son blog et son podcast, les personnes qui, comme elle, cherchent à mieux se comprendre et à surmonter les défis qui en découlent.
Le TDAH D’Amélie Léveillé
C’est en cherchant des solutions pour ses enfants, tous diagnostiqués avec un TDAH, qu’Amélie a commencé à s’interroger sur son propre fonctionnement. « La psychologue qui a diagnostiqué mes trois enfants m’a dit : “Il y a de fortes chances qu’au moins un des parents ait aussi un TDAH, car c’est en grande partie génétique”. » Ce commentaire a été un déclencheur. Amélie s’est fait évaluer et a enfin pu mettre des mots sur les difficultés qu’elle rencontrait depuis toujours.
« C’était comme une lumière qui s’allumait. Tout ce que j’avais vécu dans ma vie prenait enfin un sens et expliquait pourquoi c’était si difficile de maintenir une routine, de respecter mes engagements, ou même d’organiser ma maison. »
Un quotidien semé d’embûches
Comme beaucoup d’adultes atteints de TDAH, Amélie a longtemps eu du mal à structurer son quotidien. « Je ne suis jamais en retard, mais je vais être en attente longtemps avant un rendez-vous, incapable d’être fonctionnelle. » Elle mentionne aussi des oublis fréquents, des difficultés à maintenir une habitude sur le long terme et une tendance à s’épuiser rapidement face aux tâches répétitives.
Le TDAH chez les adultes ne se limite pas à l’inattention ou à l’hyperactivité. Il se manifeste aussi par un sentiment d’être constamment dépassé, une difficulté à gérer les relations sociales et une impression de ne jamais être à la hauteur. « J’avais beaucoup de potentiel, mais je n’arrivais pas à l’exploiter parce que je ne pouvais pas gérer toutes les étapes pour atteindre mes objectifs. »
Des solutions
Face aux défis posés par le TDAH, Amélie a choisi de suivre une formation spécifique pour devenir coach et aider d’autres adultes dans la même situation. En parallèle, elle et ses enfants ont recours à la médication. « Je prends un médicament qui n’est pas un psychostimulant classique, mais qui m’aide à mieux gérer la surcharge émotionnelle et la stimulation extérieure. »
Ses enfants, eux, ont une combinaison de psychostimulants et de non-psychostimulants. « Cela les aide à maintenir leur concentration et à mieux gérer leurs émotions au quotidien. »
TDAH de plus en plus présent?
Amélie Léveillé observe que de plus en plus de personnes se reconnaissent dans les symptômes du TDAH ces dernières années. « Il y a une meilleure compréhension des troubles de l’attention. Avant, on associait le TDAH uniquement aux petits garçons turbulents à l’école. Aujourd’hui, la recherche a avancé et on sait que cela peut se présenter de manière beaucoup plus subtile. »
C’est que, notamment par son travail, le sujet est de plus en plus présent dans les discussions publiques et sur les réseaux sociaux. Pour le meilleur et pour le pire…
Dans une époque où les réseaux sociaux regorgent d’informations sur le trouble du déficit de l’attention avec / sans hyper-activité (TDAH), il est de plus en plus difficile de distinguer la réalité clinique des perceptions populaires. Sa reconnaissance accrue pose la question d’un possible surdiagnostic et d’une banalisation de ses impacts, estime la coach.
Vous venez de lire un article de l’édition du 1er mai 2025.