Lorsqu’on pénètre dans la grande bâtisse patrimoniale de Cirque Hors Piste, on est accueilli avec diligence par Pirate, un berger allemand croisé, aux poils doux, couleur chocolat, qui semble avoir capté l’énergie du lieu. Ici, on utilise les arts du cirque comme outils de transformation sociale auprès d’adolescents et de jeunes adultes qui ont des parcours de vie marginalisés.

On est mardi dans Hochelaga, il est 11 h, quatre personnes commencent à préparer le repas qui sera partagé en soirée avec l’ensemble des participants de l’atelier de cirque social.

Un mode d’intervention alternatif

« Nous sommes dans L’édifice Emmanuel-Arthur-Doucet depuis deux  ans, lance Karine Lavoie, directrice générale de l’organisme depuis 2016. La Ville de Montréal, qui est propriétaire de l’endroit, cherchait un gestionnaire. C’était parfait pour nous. »

Dans ces locaux colorés et très hauts de plafond, situés à un coin de rue du métro Joliette, les arts du cirque sont à l’honneur. Les jeunes participants, souvent aux prises avec des défis liés à l’itinérance, à une grande précarité, à la toxicomanie ou à des troubles de santé mentale, viennent bouger, essayer de nouvelles choses, discuter, se reposer ou encore souper en « famille ». La majorité d’entre eux sont référés par des organismes communautaires qui les soutiennent.

« Le cirque présente de multiples facettes, c’est vaste et chacun peut y trouver son compte. Nous sommes un espace créatif, alternatif », déclare Marilou Vinet, coordonnatrice de l’intervention.

Au total, une douzaine d’employé.e.s et six instructeur.rice.s de cirque, engagé.e.s à la session, œuvrent sous ce chapiteau aux traits si particuliers. « Ce que j’aime le plus dans mon travail, c’est mon équipe, l’environnement, la mission de l’organisme. Je n’ai jamais connu de milieu aussi solidaire et bienveillant », dit Solène Laurin-Laliberté, instructrice de cirque.

« Hors Piste permet aux jeunes de prendre une pause, poursuit-elle. Notre mode d’intervention alternatif les réconcilie avec l’idée d’entrer en relation avec un intervenant social. Beaucoup ont grandi en centre jeunesse, ils sont tannés et n’ont plus confiance. »

Vous venez de lire un article de l’édition du 1er juillet 2025.
Carte-repas solidaire