Bien qu’il existe depuis quelques décennies, le créneau de l’entreprenariat social prend actuellement du galon. D’ailleurs, les maires de plusieurs municipalités insèrent à leurs règlements des clauses encourageant l’économie sociale dans leur appel d’offres. Dernièrement, la mairesse de Longueuil, fervente défenderesse de ce type d’économie, accueillait à bras ouverts devant nombres de députés et gens de renom, l’arrivée du magazine L’Itinéraire sur le territoire longueuillois.

Plus récemment encore, un camelot de Sutton, s’étant fait invectiver par une passante, a vu sa cause défendue par plusieurs résidents de cette municipalité. Monsieur Sutton, comme on l’appelle gentiment, gagne en sympathie. Il ne quémande pas, il travaille, et la population non seulement le reconnaît, mais l’encourage dans cette voie. Cet événement a même fait l’objet d’un article dans La Presse.

Plusieurs grandes fondations commencent elles aussi à financer des projets d’économie sociale, que ce soit pour répondre à un besoin dans la communauté qui n’est pas comblé par un modèle traditionnel d’entreprise, pour faire avancer ou réaliser une mission sociale particulière, ou encore pour contribuer à la viabilité financière d’une organisation sans but lucratif.

Pourquoi tant d’engouement ?

Organisé conjointement par la Ville de Montréal et le Chantier de l’économie sociale, Montréal accueillera la troisième édition du Forum mondial de l’économie sociale, qui se tiendra du 7 au 9 septembre 2016. Plus de 2 000 personnes viendront échanger sur le thème de la collaboration entre les gouvernements locaux et les acteurs de l’économie sociale dans une perspective de développement urbain.

À l’heure où seule la rentabilité maximale est valorisée, souvent au détriment de l’être humain, de plus en plus de gens, pour l’avoir vécu eux-mêmes ou pour avoir vu un de leurs proches craquer sous la pression, reconnaissent qu’il est facile de tomber dans ce système, pour ne plus se relever. C’est la loi de la jungle. Les plus forts gravissent les échelons, les plus faibles grandissent les rangs de l’aide sociale. Ces derniers ont de plus en plus recours aux services publics pour se réinsérer. La population active, en plus d’être constamment elle-même régie par cette même loi tacite du profit avant tout, doit assister économiquement les plus marginaux et vulnérables d’entre eux, le plus souvent sans grande certitude de réintégrer de manière durable ces individus en société.

L’économie sociale, tout comme n’importe quel autre type d’économie, répond à des impératifs financiers, mais pas seulement. Bien que viable, sa finalité ne consiste pas à la maximisation du profit mais plutôt à l’amélioration du bien-être commun, bref, à l’impact social engendré. Pour mesurer cet impact, plusieurs outils ont été créés par des universités, telles l’UQÀM et l’Université Laval pour ne citer que ces exemples.

Autonome face à l’État, l’entreprise sociale intègre dans ses pratiques un processus de décision démocratique impliquant les parties prenantes. Au final, toute la communauté se sent concernée et l’entreprise sociale consolide ses assises souvent sur du plus long terme qu’une entreprise de type traditionnel.

Un impact plus que tangible

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