Son déchirant premier roman La version qui n’intéresse personne est arrivé comme une bombe pour secouer le monde littéraire l’automne dernier. Depuis, il accumule les critiques dithyrambiques, les nominations pour de prestigieux prix et trône encore dans les premières positions du palmarès des livres les plus vendus dans les librairies du Québec. L’Itinéraire s’est entretenu avec l’auteure Emmanuelle Pierrot pour prendre des nouvelles de celle dont l’œuvre aborde des sujets, comme la marginalité et l’instabilité, dans la veine de ceux que notre magazine tient à mettre en lumière.

Pour ceux et celles qui ne l’ont pas encore lu, voici un court résumé de La version qui n’intéresse personne : Sacha, 18 ans, quitte son milieu pour s’aventurer au Yukon avec son meilleur ami Tom. Pendant des années, elle y côtoie d’autres marginaux, anarchistes et nomades, vit la grande liberté et s’amuse sans limites. Jusqu’au moment où cette liberté, son meilleur ami et tout le reste de son village, se retournent contre elle. Alors, son paradis se transforme en enfer.

L’un des éléments les plus frappants du roman de Pierrot est la place qu’y occupe le vécu. Comme son personnage, l’auteure a longtemps habité au Yukon en plus d’avoir vagabondé dans divers autres coins du continent. Et en raison du cauchemar que traverse son personnage dans le livre, il est difficile de résister à la tentation de demander comment se porte l’auteure dans la vraie vie.

Réponse : elle va bien. Le jour de son entrevue avec L’Itinéraire, elle était chez des amis dans le coin de Trois-Pistoles. Elle a relu ce jour-là un recueil de poésie qu’elle aimerait éventuellement publier et essayé d’écrire des chansons. Toujours dans l’attente des redevances pour son livre (il faut attendre 18 mois), elle donne des ateliers d’écriture dans des universités et travaille à temps plein sur ses projets littéraires.

« Le succès du livre, ça règle bien des problèmes, nous avoue-t-elle. Quand je suis revenue au Québec, je n’avais pas beaucoup de perspectives d’avenir. Maintenant je peux quasiment écrire à temps plein. Ce n’était pas une attente, même pas un rêve que j’osais avoir, alors c’est un miracle… et ça me sauve le cul. »

Vous venez de lire un extrait de l’édition du 15 mars 2024. Pour lire l’édition intégrale, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot ou abonnez-vous au magazine numérique.