Sur la route du retour de vacances, à la lisière de Montréal, l’horizon se voile de pollution urbaine et le paysage passe du vert au gris. Là, on se projette dans notre routine des prochains mois, freiné par l’envie de prolonger ce décrochage que les vacances nous ont permis.

Garder le cap

Puis, on redémarre la machine. On switch en mode métro-boulot-famille-dodo tout en essayant de se convaincre que cette fois-ci, on ne se laissera pas envahir par le stress, la crise inflationniste, celle du logement, les débordements climatiques, la pénurie de main d’oeuvre, les menaces nucléaires ou encore les ressacs de la pandémie. On gardera le cap, pour rester serein.

On cherche alors le positif, le moindre signe de beauté et de poésie pour maintenir vivant ce sentiment bienveillant qui nous a animés quelques semaines. Cette poésie, c’est ce qu’offre à lire cette édition; où le beau émerge d’un quotidien souvent trop rude.

On y découvre la sincérité d’une relation épistolaire insoupçonnée, d’une amitié traversée par la tristesse, l’entraide et la créativité à travers le dossier de notre journaliste Simon Bolduc qui s’est imprégné avec humilité de la relation qu’entretiennent l’artiste multidisciplinaire Clémence Desrochers et Siou, poète, auteur-compositeur-interprète et camelot de L’Itinéraire.

On y découvre que même quand la vie plie sous les maux, il n’empêche en rien de vouloir le meilleur, pour soi et les autres, comme le révèle notre autre journaliste Yseult Picard avec l’histoire de Jeannot Caron, ancien itinérant devenu conseiller municipal à Saint-Hyacinthe où la pauvreté foule le pavé.

Une bouffée de bienveillance

Des exemples de tristes réalités imprégnées de beauté, il y en a tout autour de nous. Et à L’Itinéraire, nous n’aurions pas assez d’une année d’édition pour les raconter. À défaut, c’est par le biais de notre mission, de nos publications et de nos événements comme Camelot d’un jour que nous les partageons.

Le 14 septembre prochain, et bien que la date soit encore loin, nous nous attendons à vous les dévoiler, à vous présenter ces Siou, ces Clémence Desrochers et tous les camelots qui ont un jour croisé votre regard sans que vous n’en soupçonniez la beauté cachée derrière les apparences.

Bien sûr, tout n’est pas rose. Le résumé de notre rapport annuel, présenté dans les prochaines pages, en est en quelque sorte la preuve. Car si la vie filait bon train pour tous, ce dernier n’existerait pas, le Groupe L’Itinéraire n’aurait aucune raison d’être et votre soutien ne lui serait pas indispensable.

En attendant que cette fabulation devienne réalité (si tant est que ce soit possible), venez respirer une bouffée de bienveillance à Camelot d’un jour.