Nous voici rendus à la dernière édition du magazine de 2017. Le numéro du 15 décembre est traditionnellement l’un des plus populaires de l’année. Tellement, que nous augmentons notre tirage pour répondre à la demande. C’est le temps des Fêtes, les gens sont plus enclins à la générosité. Et c’est fort apprécié !

Tout au long de l’année, nous avons le privilège, nous, l’équipe de L’Itinéraire, d’être aux premières loges comme témoins de la bonté et de la générosité des gens. Il ne passe pas une journée sans que quelqu’un franchisse la porte du 2103, Sainte-Catherine pour acheter des cartes-repas pour nos camelots ou pour des gens dans le besoin. On nous dépose aussi à l’occasion des denrées, des livres, des dons en argent. L’Itinéraire ne roule pas sur l’or et chaque don contribue à nous aider à poursuivre notre mission. On ne peut qu’être reconnaissants pour ces gestes d’amour pour son prochain.

L’indice de générosité

Au Québec en général, il y a des moments où l’indice de générosité monte. Je pense, par exemple à La nuit des sans-abri, des défis sportifs, des événements culturels et autres initiatives pour lever des fonds pour les plus démunis de la société.

D’ailleurs, cet indice de générosité est bien réel. L’IDG est quantifié et décortiqué chaque année pour révéler les chiffres et les tendances en matière de philanthropie. L’an dernier, les firmes Épisode et Léger ont mené une enquête sur la générosité des Québécois. En gros, l’étude démontre que le don moyen au Québec était de 252 $ par année, pour un total de 2,6 milliards en 2016. Et plus on est âgé, plus on a le cœur sur la main. Bien que les générations X, Y et Z ne rechignent pas à donner à leur prochain, pourvu toutefois que ces moins de 50 ans puissent participer à une activité caritative pour en retirer une gratification comme une expérience gastronomique, un spectacle ou encore un défi sportif.

On constate également une recrudescence d’initiatives personnelles où des gens, surtout des jeunes, organisent des collectes de tous genres. Récemment, nous avons reçu à L’Itinéraire un jeune de 13 ans, Gaël, qui en était à sa troisième collecte de fonds pour venir en aide aux itinérants. Cet ado – qui fera l’objet d’un article dans une édition prochaine – a réussi à amasser des sommes intéressantes par le biais de ventes de truffes maison comme moyen d’aller chercher des sous pour les plus pauvres.

C’est de saison…

Mais quand vient le temps des Fêtes, l’indice de générosité monte en flèche. Il semble que c’est dans notre sang. La tradition de la guignolée, une pratique bien ancrée dans nos mœurs, est passée du porte-à-porte, à une campagne médiatique d’envergure, puis, plus récemment, par le biais des médias sociaux.

De plus en plus, les dons des Fêtes se font en ligne. On organise des collectes de fonds pour venir en aide aux familles démunies, comme c’est le cas du groupe Les 2 Eric et leurs amis. En quelques semaines, leur campagne de sollicitation auprès de leurs amis Facebook a amassé près de 7000 $ et une montagne de vêtements, articles sportifs et autres objets. D’autres ramassent des denrées pour les itinérants, tricotent des bas et des écharpes, donnent des sacs de couchage. On ne peut qu’applaudir de telles initiatives.

Tous ces actes de générosité, tous aussi louables les uns que les autres sont cependant de courte durée. Ces actions apportent un réconfort et aident des gens, sur le moment. Mais il faut songer à des solutions à plus long terme.

Si les refuges comme la Mission Old Brewery, Bon Accueil et la Maison du Père ont compris qu’il fallait miser encore plus sur la réinsertion sociale, le suivi et le soutien en logement, c’est que les mesures de dépannage n’offrent pas de solutions à long terme au problème de l’itinérance, et de la précarité économique.

Il faut de la volonté de notre part, en tant que société, et de la part des gouvernements que nous élisons pour prioriser des mesures à long terme et d’y consacrer les budgets pour y arriver.

En tant que collectivité, on peut se donner les moyens de diminuer l’itinérance et l’extrême pauvreté. Comme on dit : vaut mieux montrer à une personne à pêcher que de lui donner un poisson. C’est ce qu’on tente de faire tous les jours ici à L’Itinéraire, et ce, avec les moyens du bord.

Merci d’être là, chers lectrices et lecteurs !
Joyeuses Fêtes de toute l’équipe de L’Itinéraire.