À l’instar de la populaire émission Dans l’oeil du Dragon, cinq jeunes entreprises numériques étaient en compétition pour la « pole » afin de promouvoir des solutions de rechange technologiques pour assurer une meilleure qualité de l’eau du fleuve Saint-Laurent.

C’est au Palais des congrès qu’a eu lieu le deuxième Sommet AquaHacking les 6 et 7 octobre derniers. Après la rivière des Outaouais, c’est au tour du fleuve Saint-Laurent d’être sous les feux des projecteurs.

Les déversements des eaux usées, comme le fameux « Flush Gate » de l’an dernier à Montréal, ou l’adaptation aux changements climatiques sont des enjeux qui nous poussent à mieux entrevoir une meilleure survie pour notre fleuve Saint-Laurent. Ainsi, l’aide financière allouée a été consentie afin d’accompagner des jeunes dans l’incubation et le développement de solutions pour favoriser leur mise en marché et soutenir la création et le démarrage d’entreprises au service de l’environnement aquatique.

Les cinq finalistes du Défi AquaHacking

1ère Position

Sacrée grande gagnante, l’équipe d’Info-Baignade est composée de huit étudiants de la Polytechnique Montréal. L’entreprise a développé une application mobile qui informe le public sur la qualité microbiologique des eaux récréatives en région urbaine. Elle veut révolutionner l’accès à la baignade avec l’analyse des échantillonnages basés sur l’intelligence artificielle. « Notre projet analyse la qualité de l’eau à l’aide de l’intelligence artificielle qui simule le cerveau humain; des données sont compilées et permettent de prévoir des résultats. Déjà installée sur deux plages montréalaises, on a hâte de propager notre application mobile, nous devons évaluer le marché, chercher des designers web. On a beaucoup de travail et notre prix de 10 000 $ va nous permettre de réinvestir dans notre rêve », indique fièrement Naysan Saran, 25 ans, titulaire d’un baccalauréat en génie informatique et qui complète actuellement un baccalauréat en mathématiques.

2e Position

Solution to Innovate obtient la deuxième position avec une récompense de 7500 $. Alexandre Caya, qui fait partie de cette équipe, explique l’importance de prévenir l’érosion des berges du fleuve Saint-Laurent qui représente avec le bassin des Grands Lacs 20% des réserves d’eau douce de la planète. C’est à l’aide de son pilier partiellement flottant, appelé Nyaki, que l’entreprise pourra absorber l’énergie des vagues créées par les bateaux et le vent et pourrait aussi alimenter des capteurs et créer une berge intelligente. Celle-ci pourra déterminer la température de l’eau, la hauteur de l’eau et sa composition chimique.

3e Position

eFish obtient pour sa part la troisième position avec un chèque de 5000 $. L’entreprise amasse des informations pour les pêcheurs sur les populations de poissons, les données partagées par d’autres pêcheurs, les cartes pour les cours d’eau et les points d’accès. C’est ce qu’elle qualifie de futur de la pêche sportive, car il y a un million de pêcheurs au Québec. Cette industrie engrange des retombées d’un milliard de dollars. Avec le triangle chercheurs-utilisateurs-gestionnaires, eFish compile des statistiques personnalisées et possèdera une riche base de données.

 

4e Position

H2Eau obtient la quatrième position avec un chèque de 3000 $ présenté par l’homme d’affaires Mitch Garber. Yohann Chiu et ses coéquipiers veulent se réapproprier le fleuve avec l’application Go-Explo afin de renforcer l’implication citoyenne. Ainsi faire de l’exploration, de la protection et la valorisation des richesses du fleuve à des fins éducatives et récréatives. L’entreprise aurait des partenaires touristiques alliant le jeu, le plein air et l’écologie.

 

 

5e Position

Dronoflow obtient une mention spéciale du ministère de l’Environnement et une cinquième position avec un chèque de 2000 $ présenté par la navigatrice Mylène Paquette (voir l’entrevue). L’entreprise utilise un drone pour la capture de données, photos aériennes et prélèvement d’eau à des fins d’analyses scientifiques. Elle fait la cueillette de données rapidement, ce qui coûte moins cher aux municipalités avec lesquelles l’entreprise établira des partenariats, par exemple il sera possible de détecter la présence d’E. Coli en moins d’une heure.

 

 

 

Statistiques sur le bassin du fleuve Saint-Laurent et des Grands Lacs

    • 1200 km. Long de près de 1200 Kilomètres, le système hydrographique du Saint-Laurent, incluant les Grands Lacs, figure parmi les plus importants au monde. Pas étonnant que l’on s’en préoccupe.
    • 1,6M. Sa superficie de 1,6 million de kilomètres carrés le classe au 3e rang en importance en Amérique du Nord, après ceux du Mississippi et du Mackenzie.
    • 25 %. Il draine plus de 25 % des réserves mondiales d’eau douce et influence les processus environnementaux du continent nord-américain.
    • 45M. Plus de 30 millions d’Américains et 15 millions de Canadiens vivent dans cet immense bassin