Depuis toujours, les artistes doivent faire preuve de débrouillardise pour se sortir de l’embarras et obtenir ce qu’ils veulent plus que tout : vivre de leur art. La réalisation de cet objectif relève pratiquement du miracle et certains artistes doivent presque se transformer en pieuvre pour y arriver. Adaptabilité, organisation, prévoyance, détermination, créativité, passion et originalité sont en quelque sorte les tentacules de la réussite artistique.
La designer des vêtements Métamorphose, la joaillière derrière les bijoux Kollatapo, et Kassandra Quinteros, une étudiante en arts visuels, nous parlent de naviguer au coeur du système D en tant qu’artistes.
« Le fast-fashion coûte une bagatelle au détriment de la santé de ceux qui les fabriquent dans les pays en voie de développement », dit Karine Demers, créatrice des vêtements Métamorphose pour qui l’éthique et le commerce équitable sont parties prenantes de l’art.
La créatrice de Kollatapo, Mélanie Ferdais, confectionne des bijoux colorés, uniques et réversibles. Ils sont fabriqués à base d’argile polymère, de verre et de feutre. L’envahissement du marché asiatique oblige cette artiste-pieuvre à déployer son talent de mille et une façons, au-delà de la simple débrouillardise.
« Je vais m’acheter des mini toiles afin de pouvoir les vendre aux tam-tam sur le mont Royal », explique pour sa part Kassandra Quinteros, 19 ans, étudiante en arts visuels au Cégep du Vieux-Montréal. Tout en demeurant réaliste, la jeune femme rêve d’expositions internationales dans des musées. Elle est prête à vivre avec de faibles revenus pour se consacrer uniquement à son art.