Nous avons le privilège, ici à L’Itinéraire, de rencontrer des gens formidables, issus de divers horizons. Qu’il s’agisse de célébrités ou de gens moins connus, ces personnes se confient à nous avec divers degrés d’ouverture. Si certains sont plus réservés, d’autres sont des livres ouverts, qui nous révèlent des pans de vie habituellement peu dévoilés.

Un peu comme l’a fait Stéphane Rousseau, qui a accordé un entretien à notre journaliste Karine Bénézet pour parler de son autobiographie Famille royale. Outre des histoires sur son enfance hors norme, un parcours atypique, des anecdotes abracadabrantes à la pelle, l’acteur-humoriste et auteur s’est livré à fond, avec authenticité sur l’essentiel. Une belle entrevue.

Les vraies affaires

Je dirais que la plupart des personnes que nous interviewons ont tendance à être généreuses dans leurs propos, surtout quand elles viennent chez nous. Car il y a un contexte : vous arrivez dans un lieu où vous trouvez du monde pas porté sur le paraître, mais plutôt sur l’être, et parfois même en état de survie. Difficile donc de parler d’autre chose que des «vraies affaires» quand vous êtes en présence d’une personne qui a connu la rue, la marginalité et la vulnérabilité sociale et économique.

Car souvent, lorsque nos journalistes élaborent un dossier, elles impliquent un ou des camelots dans l’exercice. Ces derniers s’informent sur le sujet à couvrir, lisent l’ouvrage de la personne qui sera interviewée et participent à l’entretien en compagnie de notre journaliste. C’est le cas de Gabriel Lavoie, notre camelot-stagiaire en journalisme, qui, accompagné d’Yseult Picard s’est entretenu avec Nancy Audet, l’auteure de Plus jamais la honte et Ils s’appellent tous courage.

L’ancienne journaliste sportive et marraine de la Fondation des jeunes de la DPJ tombe dans la catégorie des interviewées qui se montrent particulièrement généreuses en entrevue. Parce que la dame qui a fait sa mission de vie d’aider les enfants maltraités, négligés et abandonnés était intarissable sur ce qu’ils peuvent subir avant, pendant et après la DPJ. Il faut souligner que Nancy Audet parlait en connaissance de cause.

Bouleversante

Nous avons lu ses livres et avons été troublés par le récit bouleversant de son enfance aux mains d’une mère cruelle et indigne. Mais nous avons aussi été inspirés par la façon dont elle a pu s’extirper d’une existence où d’autres auraient sombré pour en arriver enfin à rejeter la honte et la culpabilité qu’elle a longtemps cru avoir méritées.

Suffit de dire que les émotions étaient fortes le jour de l’entrevue. L’échange entre Gabriel, lui-même un ancien enfant de la DPJ, et Nancy Audet était empreint d’empathie et de sollicitude de part et d’autre. Le genre de rencontre qui marque et ne laisse personne indifférent.

Au final, l’auteure lance un puissant cri du cœur en exhortant les gens à faire leur part pour aider les jeunes qui souffrent. Elle nous amène à réfléchir sur le fait qu’il faut réellement un village pour élever des enfants et que nous habitons tous et toutes ce village