En 2019, le rôle des hommes et des femmes n’aura jamais été aussi diversifié. La catégorisation des êtres humains en fonction de leur sexe s’est complètement éclatée, dans la mesure où l’orientation sexuelle ou le genre que se donne une personne définit qui, il ou elle, est. Fini – ou presque – le temps où le modèle masculin était figé dans un carcan qui ne souffrait aucune dissidence. T’étais un homme ou tu ne l’étais pas. Et puis, une femme, ça connaissait sa place…

Dans notre numéro du 1er mars, nous abordons traditionnellement des enjeux entourant le 8 mars, Journée internationale de la femme. L’an dernier, on a amplement parlé du phénomène #MoiAussi, #MeToo. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.

La société ne tolère plus les comportements inappropriés, voire criminels, sur lesquels elle a trop longtemps fermé les yeux. Les Gilbert Rozon, Éric Salvail, Harvey Weinstein, et plus récemment, des journalistes français, membres du groupe Facebook Ligue du LOL, sont tombés en disgrâce et ont perdu l’influence qui leur donnait l’impression d’impunité. Le cyberharcèlement ou le harcèlement IRL (dans la vraie vie) et l’agression sexuelle parce qu’on est puissant et au-dessus de la mêlée, ça ne passe plus. Et c’est un bon pas en avant !

Mais il serait naïf de croire que ce genre de comportement va cesser pour de bon. Il y aura toujours des hommes (et oui, des femmes) qui se croient tout permis. Et, malheureusement, il en restera qui s’en tireront avec une tape sur les doigts.

Un homme, c’t’un homme !

Un homme, ça demeure encore un homme, même s’il est féministe, rose, qu’il pleure quand il a de la peine, qu’il change les couches du bébé et passe la balayeuse. D’ailleurs un petit sondage maison auprès de la gente féminine le confirme. Plusieurs de nos lectrices s’expriment dans nos pages sur les notions de féminisme au masculin, d’engagement et de liberté dans le couple.

Mais est-ce que la masculinité de l’homme d’aujourd’hui est mise en danger par l’affirmation des femmes ? Selon moi, ceux qui prétendent que oui se servent de cet énoncé comme excuse. Incapables de s’adapter aux changements du rôle des femmes dans la société, ou plutôt réfractaires à cette réalité, ils jettent le blâme sur ces féministes « émasculatrices ».

C’est cette « crise de la masculinité » dont on entend parler depuis des années qu’explore notre journaliste Camille Teste. « Crise », dévoile-t-elle, qui ne date pas d’hier. Même les Romains anciens déploraient que le « sexe infirme » prenait déjà trop de place…

De nos jours, la femme prend-elle « trop de place » ? Par exemple, certains diront qu’elle est surreprésentée en matière de réussite scolaire, au détriment des gars, que les hommes québécois ne draguent plus par peur du rejet, que la femme est privilégiée. Je vous invite à lire l’entrevue très intéressante que Camille a réalisée avec l’auteur québécois Francis Dupuis-Déri qui offre un point de vue éclairant sur la question.

Enfin, en début de texte, je vous parle de catégorisation. Notre camelot Yvon Massicotte a écrit un texte sur sa visite au Musée Armand-Frappier de Laval où a lieu l’exposition sur le racisme Nous et les autres. On y parle, entre autres, de catégorisation, un réflexe bien humain mais qui, souvent, mène à des généralisations, des stéréotypes et des préjugés.

En tout cas, cette édition ne manque pas de matière à réflexion !

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