Au moment de mettre sous presse, on apprenait que l’administration Plante bannirait à Montréal le glyphosate, retrouvé notamment dans le controversé herbicide Roundup, d’ici la fin de 2019. Et ce, à la veille du début de la Commission parlementaire sur l’usage des pesticides. Le Jardin botanique et certains terrains de golf devront donc trouver d’autres solutions pour lutter contre les mauvaises herbes. Montréal est la première municipalité à aller aussi loin au nom du « principe de précaution » espérant ainsi être suivie par d’autres municipalités et par le gouvernement du Québec qui a toutefois signifié qu’il n’était « pas prêt » à suivre cette tangente. Ceci même alors que de nombreuses études scientifiques associeraient l’usage des pesticides à la maladie de Parkinson. Mais, pourquoi s’emballe-t-on autant au sujet de l’usage des pesticides?

Dans les faits, plus de la moitié des échantillons de chou frisé (chou kale), provenant des États-Unis, sont contaminés par un éventuel produit chimique cancérigène. Même constat pour les fraises, les épinards, les nectarines, les pommes, les raisins, les pêches, les cerises, les poires, les tomates, le céleri et les pommes de terre.

Chaque année, l’organisme américain Environmental Working Group (EWG) dresse une liste des aliments les plus contaminés en évaluant leur teneur en pesticides. Le document établit à plus de 225 le nombre de produits retrouvés sur des fruits et légumes que les Américains mangent tous les jours, et ce, même s’ils ont été lavés ou pelés.

Quatre-vingt-douze pour cent des échantillons de chou kale, un légume populaire pour sa richesse en vitamines et en antioxydants, sont aromatisés aux pesticides. Jusqu’à 18 résidus différents ont pu être retrouvés sur un seul échantillon. Et, dans plus de la moitié des cas, le fautif était le Dacthal (DCPA), un herbicide classé depuis 1995 comme potentiellement cancérigène par l’Agence américaine de protection de l’environnement.

Aux États-Unis, environ 70% d’aliments sont vendus avec des résidus de pesticides. Bien que ces données soient américaines, elles pourraient certainement se valider au Québec. Selon Sage Pesticides, un outil d’information sur l’usage des pesticides accessible à tous, les analyses sur les rats et les lapins ont révélé que le DCPA est cancérigène particulièrement pour ce qui est de la thyroïde, du foie ou des reins. Bien qu’il soit utilisé chez nous, il est interdit en Europe depuis 10 ans.

Le chou frisé n’est pas l’unique aliment contaminé : plus de 90% des échantillons de fraises, de pommes, de cerises, d’épinards, de nectarines ont donné des résultats positifs en ce qui concerne les résidus de deux ou plusieurs pesticides. Par contre, les avocats, le maïs sucré, les ananas, les pois sucrés congelés, les oignons, les papayes, les aubergines, les asperges, les kiwis, les choux et les choux-fleurs, les cantaloups, les brocolis, les champignons et les melons miel sont les aliments qui ont révélé de faibles concentrations de produits toxiques.