Le constat du président de l’Office de consultation publique de Montréal est clair : « On n’assurera pas une bonne cohabitation sociale si on ne s’intéresse pas aux racines profondes de l’itinérance. La pression est en hausse et les défis sont trop grands. »
Il y a un an, après le tollé suscité par l’implantation d’un refuge pour personnes sans-abri dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, l’administration de Valérie Plante a souhaité engager un dialogue avec la population.
Elle a alors demandé à l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) d’identifier les meilleures pratiques pour faciliter le vivre-ensemble et une intégration harmonieuse des ressources dans les quartiers de la métropole.
« Nous sommes allés au-delà du mandat. On a écouté les gens. Il faut s’attaquer aux racines du problème », insiste Philippe Bourke, président de l’OCPM, en entrevue avec L’Itinéraire peu avant la parution du rapport de la commission, début juillet.
Les 3 commissaires et 4 analystes, appuyés de leur président, ont émis en ce sens 22 recommandations à la Ville, 10 avis à Québec et Ottawa et 24 constats dans un document de 300 pages.
Rôles et responsabilités de chacun
« On a beaucoup parlé de gouvernance, des rôles et des responsabilités de chacun — qui sont un peu tout mélangés à l’heure actuelle, indique Philippe Bourke. Dans le cas de la Ville, on a dit : “ Toi, ton rôle, c’est justement la cohabitation”. »
En effet, Montréal doit mieux soutenir les organismes, leur fournir l’accompagnement adéquat pour qu’ils puissent bien s’implanter. « Plus elle sera ancrée dans son rôle, plus ce sera facile de se tourner vers les autres paliers de gouvernement pour dire : “Regarde, je fais ma part en lien avec mes compétences. Je le fais bien. Maintenant, à toi de faire la tienne” », poursuit-il.
Québec et Ottawa doivent assumer leurs responsabilités en matière de logement, de santé [mentale] et face à la crise des opioïdes. « La Ville a une part qui lui revient dans le logement. Mais en santé, ce n’est pas sa responsabilité, sauf qu’elle est prise au dépourvu. »
Vous venez de lire un article de l’édition du 1er août 2025.