L’environnementaliste David Suzuki sonne le glas en ce qui a trait à la pollution des sacs de plastique. « Les Canadiens utilisent entre 9 et 17 milliards de sacs en plastique chaque année, soit assez pour faire le tour de la planète au moins 55 fois, selon le site web Greener Footprints (les Américains eux en utilisent près de 100 milliards par année !) », prévenait-il dans son blogue il y a quelques années.

« Une étude issue de l’Université de la Colombie-Britannique affirme que 93 % des fulmars boréaux échoués (oiseaux marins migrateurs de la même famille que l’albatros) avaient les intestins remplis de plastique, poursuit-il. La chercheuse principale de l’étude Stephanie Avery-Gomm a expliqué au journal The Globe and Mail qu’un oiseau aurait été retrouvé avec 454 morceaux de plastique dans l’estomac. L’ingestion de plastique peut être très nocive sinon mortelle pour les oiseaux u2014 ainsi que pour les 260 autres espèces marines, dont les tortues et les poissons, qui ingurgitent à notre connaissance les matières plastiques sinon s’y entremêlent et y restent pris. »

Bannissement en cours

Très peu de sacs en plastique sont recyclés; mais tôt ou tard ils se retrouvent tous dans des sites d’enfouissement ou dans l’océan. Puisque le plastique constitue un produit pétrolier, 8,7 sacs en plastique contiennent assez d’énergie en pétrole pour permettre à une voiture de rouler pendant un kilomètre, selon Greener Footprints. C’est pourquoi il urge de revoir notre consommation de ces plastiques dans un futur proche. Ainsi, le 22 avril 2018, Jour de la Terre, les sacs de plastique à usage unique seront bannis dans plusieurs municipalités de la région métropolitaine de Montréal. Déjà 26 villes du Grand Montréal, représentant 73 % de sa population, sont engagées à faire leur part.

Boîtes à sacs réutilisables

Photo : Mario Aleberto Reyes Zamora, ZRAM

Par ailleurs, la Société de développement commercial (SDC) Promenade Masson emboîte le pas dans la réduction des sacs de plastique par l’installation de deux boîtes à sacs réutilisables, fabriquées en bois de frêne local, sur l’artère commerciale et arborant la signature « J’AIME CONSOMMER LOCAL ». Selon Recyc-Québec, on estime, qu’à chaque année, on distribue entre 1,4 et 2,7 milliards de sacs d’emplettes (principalement des sacs de plastique), ce qui équivaut à environ cinq sacs par semaine par personne.

« Même si nous avons plusieurs sacs réutilisables à la maison, nous n’en avons pas nécessairement un sous la main lors d’achats spontanés. Les deux boîtes à sacs de la Promenade Masson serviront ainsi de solution lors de ces situations. Elles contribueront surtout à réduire le nombre de sacs de plastique et à encourager les comportements écoresponsables », soutient le directeur général de la SDC Promenade Masson, Kheir Djaghri.

Il s’agit d’une initiative à la fois écologique et sociale, car pour réaliser ce projet de boîtes à sacs, la SDC Promenade Masson a mandaté l’organisme Bois Public dont la mission consiste à contribuer à l’économie circulaire en transformant des arbres publics abattus en mobilier urbain. En plus de donner une deuxième vie à ces frênes touchés par l’agrile, le projet des boites à sacs a permis d’impliquer des personnes qui suivent un parcours de réinsertion socioprofessionnelle.

Un nouvel usage pour du plastique recyclé

Des routes construites en plastique recyclé et sans nids de poule, voilà le projet de l’entreprise VolkerWessels qui a imaginé un moyen original pour effectuer la réfection des routes en utilisant des tonnes de plastique recyclé. C’est ainsi que ces ingénieurs néerlandais ont étudié la faisabilité de construire des routes à l’aide d’un matériau très abondant, le plastique recyclé – qui faciliterait de beaucoup l’installation et l’entretien par rapport à l’asphalte.

S’emboîtant comme des Légos, ces blocs en plastique ont une durée de vie trois fois plus longue que le bitume. De tels blocs de route sont creux pour y accueillir des câbles (pour l’internet, la fibre optique ou l’électricité) et tuyaux de la ville. Le plastique réduirait de beaucoup la maintenance en ce qui a trait à la corrosion, à l’abrasion et aux intempéries, ainsi qu’aux températures très basses et très élevées (-40 à +80 C). Par contre, quelques problèmes restent à résoudre : l’adhérence car le plastique est très glissant en cas de précipitations, le feu en cas d’incendies qui pourraient être toxiques et finalement le bruit car le son des voitures va résonner sur le plastique.

Vers l’interdiction complète ?

« D’interdire de façon définitive l’usage des sacs en plastique n’est pas forcément la meilleure solution, mais il faut à tout prix conscientiser et encourager les gens à cesser leur utilisation. Afin que sept milliards de personnes arrivent à bien vivre sur une planète avec des ressources limitées, il faut utiliser ces ressources de façon efficace. Et les sacs en plastique ne sont ni efficaces, ni écologiques », conclut David Suzuki.

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