Depuis 1994, L’Itinéraire et la STM sont des symboles indissociables de la métropole. Le camelot qui vend le magazine à l’entrée du métro est tout ce qu’il y a de plus montréalais, et, depuis quelques années, lavallois et longueuillois aussi.

Or si beaucoup de gens ignorent l’étendue des services offerts à L’Itinéraire, il y a également plusieurs aspects de la STM qui sont méconnus du grand public. Notre dossier sur la Société de transport de Montréal, vise, entre autres, à déboulonner certaines méconnaissances et à jeter un éclairage sur les nombreuses initiatives en matière de relations avec les sans-abris et personnes marginalisées menées par la société de transport.

Pour commencer avec L’Itinéraire, combien d’entre vous croyez que les camelots sont tous des itinérants ? Selon ce qu’on entend régulièrement, vous êtes nombreux à le dire. La vérité, c’est que moins de 5 % d’entre eux sont sans-abri. Beaucoup l’ont déjà été et plusieurs sont à risque de le devenir, mais la grande majorité a un chez-soi, un toit au-dessus de la tête. S’ils sont en logement, c’est en partie grâce à L’Itinéraire et à la foule de services auxquels ils ont accès.

Parce que L’Itinéraire c’est aussi de l’aide alimentaire, de l’aide au logement, des interventions psychosociales et un soutien dans de nombreux aspects de la vie de nos participants : assistance pour les déclarations d’impôt, soutien dans les démarches légales, médicales, dentaires et j’en passe. Quand on raconte tout ça aux gens, ils sont étonnés de l’apprendre.

Plus que du transport en commun

Si nos camelots peuvent vendre L’Itinéraire aux abords des métros, s’ils ont accès à des titres de transport pour leur permettre de se rendre à leur spot de vente à l’autre bout de la ville et que nous avons un point de distribution à la station Berri-UQAM, c’est bien grâce à un partenariat de longue date que nous entretenons avec la STM. Nous lui en sommes d’ailleurs très reconnaissants.

Si notre slogan est « Plus qu’un magazine », celui de la STM pourrait aussi bien être « Plus que du transport en commun ». Beaucoup de gens ignorent qu’en terme d’actions sociales et humanitaires, la Société de transport de Montréal multiplie les efforts pour assurer une meilleure cohabitation et plus d’aide et de soutien pour les personnes vulnérables et marginalisées.

Bien sûr, il est toujours triste de voir des personnes en situation d’itinérance dormir à même le sol dans le métro, surtout l’hiver quand il fait un froid glacial dehors. Il est déchirant de voir des Inuits échouer en groupes dans les stations, complètement intoxiqués ou encore des personnes avec des problèmes de santé mentale être désorganisées et en état de crise. C’est une dure réalité de laquelle on ne peut détourner le regard.

La STM a choisi d’être proactive en la matière. Depuis 2012, elle a forgé un partenariat avec la SDS (Société de développement social), un organisme qui aide les gens en situation d’itinérance directement en station. Pour ces « réfugiés du métro », la SDS et la STM ont mis sur pied un programme pour répondre à leurs besoins croissants. Dans la première année, 430 interventions se sont déroulées dans une seule station. Depuis, les interventions et les subventions ont augmenté, si bien qu’en 2017, 3500 interventions dans cinq stations ont été effectuées. On parle ici de gens qui prennent le temps de jaser avec les sans-abri, de les guider, de les aider, de les écouter.

Parmi les autres interventions en stations, on retrouve Médecins du monde avec leur clinique mobile qui soignent les personnes vulnérables, le SPVM et d’autres acteurs des services sociaux.

Un répit du froid

Et il est important de le rappeler, la STM se soucie aussi des sans-abri l’hiver. Depuis 2013, elle s’est alliée avec la Mission Old Brewery pour offrir un service de navette entre des stations du centre-ville et les ressources où ils peuvent se mettre au chaud, se reposer et se nourrir. À ce jour, plus de 1000 personnes ont pu profiter de ce service.

Enfin, en station, avec ses inspecteurs et ceux du SPVM, la STM veille à la sécurité de tout le monde en tout temps.
Pour nous, la STM est un allié précieux. Nos camelots, postés comme des sentinelles du métro, sont des témoins de première ligne sur la vie qui bat sous la ville. Ils y travaillent, y forgent des relations tant avec le public que les employés. Le fit est naturel, si bien que le président, Philippe Schnobb s’est déjà fait « Camelot d’un jour » pour soutenir L’Itinéraire.

Et finalement, saviez-vous qu’en 2016, pour les 50 ans du métro, une capsule temporelle (à être ouverte en 2041) a été placée pour que l’on puisse identifier ce qui a marqué la STM à notre époque. Une copie de L’Itinéraire a été choisie comme un des éléments marquants.