Le paysage montréalais ne serait pas le même sans les camelots de L’Itinéraire. Êtes-vous d’accord? La simple présence de ces hommes et femmes dans nos rues et stations de métro témoigne de leur force, de leur résilience et de leur admirable volonté d’améliorer leur vie. Beaucoup étaient en situation d’itinérance, l’avaient déjà connue ou étaient en danger de s’y retrouver.

Leur présence sur leurs différents spots de vente et les liens qu’ils tissent avec le public démontrent également que la vente du magazine et l’écriture dans ses pages sont de formidables outils de réintégration dans la société.

Quand ils et elles franchissent les portes de l’organisme pour la première fois, c’est souvent en état de détresse, une mesure de dernier recours. L’extrême pauvreté, l’itinérance, la faim, les enjeux de santé physique et mentale, les dépendances et la solitude sont autant de difficultés qui ont miné leur vie.

En étant accueillis à L’Itinéraire avec respect et dignité, nos camelots se retrouvent dans un environnement sécuritaire qui leur offre de la stabilité. Plus encore, ils retrouvent un milieu de vie, un sentiment d’appartenance, une famille en quelque sorte.

Une véritable bouée de sauvetage, puisqu’on les aide à s’extirper de la rue en les aidant à se nourrir et se loger, des besoins de base pour tout être humain. Puis, rapidement, l’organisme devient beaucoup plus que ça, puisqu’ils s’impliquent dans la vie communautaire et collective par le biais d’une foule de programmes, de projets et d’activités.

Tout ça, ça demande énormément de courage de la part de gens qui ont longtemps été marginalisés, exclus et qui avaient, pour beaucoup, perdu estime et confiance en eux-mêmes.

Un mouvement mondial

Ce que nous faisons à L’Itinéraire, la centaine de journaux de rue du monde le fait aussi. Nous faisons partie d’un grand mouvement qui partage la même mission de lutter contre la pauvreté, l’exclusion sociale et le sans-abrisme dans nos communautés.

Partout dans le monde, le fonctionnement est le même: les camelots achètent le journal ou le magazine de rue et le revendent à profit pour générer un revenu. L’entreprise sociale est au cœur du modèle des journaux de rue, dont les bénéfices sont réinvestis dans leur mission sociale. Outre l’emploi, de nombreux journaux de rue offrent à leurs vendeurs un soutien continu et un accès à des formations pratiques et à d’autres services sociaux. Les journaux de rue sont également des médias indépendants, qui traitent des questions de justice sociale et offrent une plateforme unique pour des perspectives alternatives et des voix inédites, remettant en question les perceptions publiques de la pauvreté et de l’injustice sociale dans le monde.*

Depuis plusieurs années, la première semaine de février marque la Semaine internationale des camelots. Pour l’occasion, les journaux de rue du monde célèbrent leurs camelots de plusieurs façons. Nous, à L’Itinéraire, leur consacrons une place importante dans notre édition du 1er février.

Aussi, je tiens à dire merci à tous nos camelots ! Nous vous aimons et nous sommes heureux de vous compter parmi nous.

* Description des journaux de rue tel que défini par l’INSP (International Network of Street Papers).