« Dans le fond, tu ris pour ne pas pleurer »

« J’ai même dit une fois que j’aimerais jouer le rôle d’un itinérant », avoue Dino Tavarone, acteur montréalais d’origine italienne âgé de 73 ans. Le film Mon ami Dino, un documentaire produit par son ami Jimmy Larouche, raconte la vie et la personnalité de son acteur principal, rendu célèbre par son interprétation du mafieux Scarfo dans la série Omertà.Notre camelot Tuan lui a surtout parlé de ses années en milieu carcéral, l’itinérance et la pauvreté. Tantôt exubérant, tantôt comique, le comédien n’y va pas par quatre chemins pour décrire le « bon temps » qu’il a vécu en prison. Cette fiction biographique est présentée en clôture de la 20e édition du festival Fantasia et en salle dès le 5 août.

« Sympathique anarchiste », tel qu’il se décrit lui-même, il aborde les problèmes de société avec humour et philosophie. « En prison, j’ai suivi des études en psychologie, en pathologie ; j’ai fait de la peinture, j’avais un atelier, j’ai fait des expositions et j’ai gagné des prix. Donc j’ai fait tout ce qu’il fallait pour m’enrichir. Pour moi, c’était comme une année sabbatique, s’exclame-t-il. Tu ne peux pas rester trop longtemps dans le cercle des marginaux, sinon tu finis ta vie en prison, itinérant, tué, ou en institut psychiatrique

Dino s’inquiète pour l’avenir des incarcérés; « quelqu’un qui a fait dix ans de prison, quand tu le mets dehors, il ne connaît même plus la valeur de la monnaie. Il est perdu. Où est-ce qu’il va trouver du travail ? » Il a toutefois ses idées sur la politique dans le monde. « C’est le chaos qui provoque les guerres, pas l’anarchie, argue-t-il. Le système capitaliste est le pire, comme le système communiste, car ce sont des extrêmes. La classe moyenne devient pauvre et les pauvres encore plus pauvres. L’itinérant est une classe à part. Oh oui, mais l’itinérant est un rêve. Le rêve de l’Homme, le rêve de liberté ».

Dans Mon ami Dino, il affirme « je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur de perdre la vie ». Il s’explique ainsi : « mourir, c’est rien. Tu meurs tous les soirs : tu vas te coucher, tu es mort. Je n’ai pas peur de mourir mais j’ai peur de perdre la vie, de ne plus voir la beauté de la nature. C’est la différence entre mourir et perdre la vie ».

« Moi, le masque, ce n’est pas pour me cacher, mais pour montrer que j’ai plusieurs facettes », résume-t-il ses années de comédie intensive.

Découvrez l’article intégral dans l’édition du 15 août 2016, disponible auprès de votre camelot préféré(e).