Dans ce numéro, nous nous intéressons au phénomène grandissant du coworking et de la multiplication des espaces de travail en commun. Il n’est pas étonnant de voir cet élan s’amplifier, c’est même réjouissant.

Les êtres humains ne sont pas faits pour s’isoler. Je me souviens de mes années de pigiste. Plusieurs personnes me disaient : « Je ne sais pas comment tu fais, moi, je ne pourrais pas travailler seul chez moi. Je n’ai pas cette discipline. » Effectivement, le travail à domicile comporte ses bons et moins bons côtés. Si on peut être (plutôt) maître de son horaire, de son rythme et que l’on peut déduire son espace de travail de ses impôts au lieu de payer un loyer de bureau, en contrepartie, on se retrouve souvent seul et il manque cette dynamique stimulante qu’un groupe de gens peut apporter au travail. La solitude d’un pigiste peut souvent devenir lourde et, dans certains cas, néfaste pour la santé mentale.

Le coworking est réjouissant parce qu’il permet de créer un cadre stimulant et créatif pour les travailleurs autonomes et les petites entreprises. Et contrairement à l’idée reçue que les jeunes sont devenus asociaux et se cachent derrière leur ordi ou leur iPhone, bon nombre d’entre eux se regroupent dans ces lieux où ils partagent non seulement les frais, mais participent à la création d’entreprises sociales bénéfiques pour la société. J’ai eu le privilège d’être témoin de cette façon de faire lors de réunions que nous avons tenues à L’Esplanade, un espace de cotravail à Montréal. Il se dégageait de là une belle énergie entre les participants de divers horizons qui échangeaient idées et cas vécus dans une atmosphère conviviale, mais très focusée. Bref, un bel exemple de synergie.

Ces espaces de coworking sont le résultat des grands changements qui s’opèrent dans le monde traditionnel du travail. Ces gens qui ont subi des mises à pied, ces quincagénaires qui ont créé leur propre emploi à défaut de pouvoir en trouver un sur le marché du travail, ces jeunes qui démarrent des startups ont changé la donne. Et ils ont en partie contribué à changer les choses dans les entreprises et organismes. De nos jours, dans bien des secteurs, on délaisse progressivement le cadre rigide du 9 à 5 pour adopter des horaires plus flexibles pour concilier le boulot avec la vie familiale, ou avec la vie tout court. On permet de plus en plus le télétravail, et on tente de rendre les milieux professionnels plus conviviaux.

Un brassage d’idées collectif

Plus on est de fous, plus on s’amuse, comme le dit l’adage. Le 13 septembre, L’Itinéraire a participé au premier Design Thinking Jam de Montréal. Le concept, d’origine californienne, a été repris par la firme Talsom, qui a pensé à nous pour tenter l’expérience de rassembler le plus de gens possible autour d’une entreprise, d’un projet et de faire un remue-méninge en groupe pour trouver des solutions créatives. C’est ce que nous avons vécu avec plus de 200 personnes qui sont venues cogiter avec nous sur des façons d’augmenter la visibilité, les ventes et le financement de L’Itinéraire. L’équipe a été vraiment épatée de cette journée. Merci Talsom ! Pour vous donner une idée de l’ampleur de ce beau rassemblement, consultez la section Carrefour en page 23.

Merci Cavalia !

Toujours le 13 septembre, mais en soirée, Cavalia, qui a pignon sur rue directement en face de notre organisme, a permis à une cinquantaine de camelots et de membres de l’équipe de s’émerveiller devant le spectacle Odysseo. Depuis le temps que l’on admire ces magnifiques bêtes depuis nos fenêtres à L’Itinéraire, nos camelots piaffaient d’excitation de pouvoir aller les voir à l’œuvre sous le grand chapiteau. Sachez, Cavalia, que vous avez fait des heureux !

À propos de la une

Le photographe Thibault Carron a gracieusement accepté de faire des photos pour notre reportage sur la nageuse autochtone Alexanne Petiquay. Originaire de Lyon en France, il vit à Montréal depuis 2006. Portrait.

Qui est-tu?

Désillusionné par la finance de marché, mais passionné par la photographie depuis mes neuf ans, je cofonde Portraits de/of Montréal, afin d’aller à la rencontre de ces inconnus qui croisent tous les jours notre chemin. Riche de cette expérience humaine unique, de ces centaines de rencontres, je poursuis ma documentation photographique de la vie avec une approche humaniste, à Montréal et à l’étranger.

Parle-nous de ta rencontre avec Alexann

Sous ses airs réservés, j’ai découvert une grande force. Une force qu’on retrouve souvent chez ces jeunes qui quittent l’environnement dans lequel ils ont grandi pour se rapprocher de leurs rêves. Une force d’autant plus grande venant d’une jeune femme d’origine autochtone qui s’est éloignée de sa communauté, de ses proches, de ses traditions, pour devenir une inspiration lorsqu’elle reviendra nager le long de ses rives natales, triomphante.

Photo : Mikaël Theimer