En juin dernier, plusieurs professionnels et amoureux des animaux se sont réunis à la 8e édition du congrès international de zoothérapie, à Saint-Jean-sur-Richelieu, en Montérégie. L’occasion pour L’Itinéraire de revenir sur cette relation quasi exceptionnelle que nous entretenons avec nos bêtes.

C’est la première fois que Mohamed, Momo pour les intimes, est aussi réactif avec Henri le chien. Tenu en laisse par Helena Martel, intervenante en zoothérapie, l’adolescent est curieux de l’animal. Tout se passe dans le non-verbal, car Momo est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme, doublé d’un problème d’anxiété.

De plus en plus connue au Québec et ailleurs, la zoothérapie rassemble des techniques d’accompagnement basées sur l’utilisation d’animaux pour améliorer le bien-être psychologique, physique ou social d’une personne. Chiens, chats et autres animaux deviennent alors des précieux alliés. Quel sens donner à cette relation si particulière ?

Le temps de s’apprivoiser

Dès son arrivée à l’école Irénée-Lussier, rue Mousseau à Montréal, Henri le bouledogue français est accueilli comme une vedette. Momo, Emna, Marie-Soleil, McKinley, Sara, Gabriel et Noémie sont impatients de commencer l’atelier de zoothérapie avec Helena Martel, l’intervenante.

Son rôle est primordial : elle est là pour s’assurer de la sécurité de son chien si un élève se désorganise. Elle gère les situations de risque envers son chien, s’assure de son confort, tout en veillant à la sécurité de l’élève. Elle doit donc connaître le comportement de son animal sur le bout des doigts et être capable de prévoir ses réactions, et ce, dans n’importe quelle situation.

L’enseignante, Kim Fournier, est aussi là en support. C’est elle qui arbitre les échanges avec Helena Martel. Elle confie ce lien fort qu’elle partage avec ses étudiants. Elle connaît leur diagnostic, leur particularité, leur âge et fait en sorte de respecter les besoins et limites de chacun.

L’atelier est fait d’interactions. Chaque élève a son temps de parole et de partage avec Henri. Ils le saluent à tour de rôle : la main en avant vers son museau. Un geste essentiel pour rassurer l’animal qui voit avec sa truffe. Une façon bien concrète d’instaurer des réflexes de présentation par la main, d’intégrer la douceur et d’amener le calme dans la salle.

À chaque bonne action, Henri reçoit des croquettes. À chaque progrès d’un de ses élèves, Kim Fournier ne manque pas de le féliciter. « Qu’est-ce-qu’il y a en dessous de la patte du chien ? », interroge Noémie. « C’est une bonne questionIl s’agit d’un cous-si-net », explique Helena Martel en prononçant distinctement chaque syllabe du nouveau mot. Chacun des élèves aura un moment privilégié pour les toucher et mieux comprendre cette partie de l’anatomie canine.