La santé mentale en a pris un coup depuis la pandémie. Depuis qu’on a pris conscience de la crise climatique. Depuis l’inflation, la guerre en Ukraine… L’anxiété, la dépression et autres troubles de santé mentale ont monté en flèche.

Dernièrement, il est survenu des drames épouvantables perpétrés par des personnes qui, du jour au lendemain, ont commis l’irréparable. Le chauffeur d’autobus à Laval, l’homme qui a semé la mort à Amqui. Deux personnes qui ont disjoncté et, de façon incompréhensible, ont fauché d’innocentes vies.

Est-ce que les deux paragraphes précédents ont un dénominateur commun ? On ne pourrait l’affirmer avec certitude. Par contre, quand il arrive de tels événements, le premier réflexe est de se demander si ces personnes souffraient de maladies mentales. Ce qu’on peut affirmer avec certitude toutefois, c’est que ces drames se sont produits lors d’un divorce de la réalité, d’un état psychotique.

Alors, quand vous êtes atteint d’un trouble comme la schizophrénie, vous devenez parfois la cible d’opinions vites formées par des gens mal informés et qui donnent souvent dans l’amalgame.

Certains de nos camelots qui vivent avec ce trouble le déplorent. De plus, ils s’insurgent: « Je ne suis pas ma maladie ! », et ce, à juste titre.

Se rétablir

Dans ce numéro, on s’intéresse non pas à LA schizophrénie, mais bien AUX schizophrénies. Ce trouble méconnu mérite d’être expliqué. Nous avons donc fouillé les informations les plus pertinentes. Nous avons aussi tenu une table ronde avec nos camelots atteints d’un trouble du spectre de la schizophrénie et avec Luc Vigneault une sommité en matière de schizophrénie, lui-même diagnostiqué depuis 40 ans. Ce qu’il relate dans nos pages, c’est qu’il est tout à fait possible pour les personnes schizophrènes de mener une belle vie si elles sont bien accompagnées.

La schizophrénie peut être difficile à diagnostiquer, est multifacettes, en plus de faire peur à bien du monde. Et les médias et le cinéma n’aident pas les choses en alimentant les préjugés et les craintes des gens en représentant la schizophrénie par des personnes délirantes et dangereuses. Ce qui est loin de la réalité, comme l’explique notre dossier.

Les troubles du spectre de la schizophrénie sont déroutants, mais il faut préciser que les actes de violences ne sont pas la norme chez ces gens. Il faut savoir que l’on rapporte moins d’incidents de violence dans la société commise par des personnes schizophrènes que par des personnes dites «normales».

Mieux s’informer sur la schizophrénie contribue grandement au rétablissement des personnes atteintes.

Au Québec, on estime que cette maladie touche plus de 85000 personnes. Ce sont nos frères, nos sœurs, nos pères, nos mères, nos ami.e.s, les gens qu’on aime. Elles méritent qu’on les comprennent et qu’on les acceptent.

Bienvenue Francis !

Nous accueillons dans nos pages l’écrivain de grand talent: Francis Ouellette, auteur du roman primé Mélasse de fantaisie. Francis nous a gracieusement offert d’écrire pour nous un roman-feuilleton, à raison d’un chapitre par mois, débutant avec ce numéro. Suivez son personnage principal, Frigo l’itinérant dans ce livre en devenir intitulé Sirop de poteau. Nous sommes ravis de vous le présenter en exclusivité dans L’Itinéraire !