Imaginez l’accès à internet dans les coins ruraux reculés du pays, de même que dans les réserves autochtones ou bien pour les moins nantis de Montréal. Oui, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a tranché et déclare que l’accès à un service Internet à large bande est maintenant un service de télécommunication de base pour tous les Canadiens. Le CRTC établit aussi des vitesses cibles de 50 mégabits par seconde (Mbps) et crée un nouveau fonds qui investira jusqu’à 750 millions de dollars au cours des cinq premières années.

« Compte tenu de l’état actuel de l’infrastructure des télécommunications au Canada, le CRTC s’attend à ce que d’ici la fin de 2021, 90% des foyers et des entreprises du Canada puissent disposer de services d’accès Internet à large bande fixe; pour l’autre 10%, il est question d’un horizon de 10 à 15 ans. Dans les collectivités où la distance, la géographie et les limites aux technologies existantes posent des défis, le CRTC prévoit que les vitesses augmenteront graduellement à mesure que les fournisseurs de services Internet progresseront vers l’atteinte de ces objectifs », indique Patricia Valladao, porte-parole du CRTC.

« L’accès à un service Internet à large bande est fondamental et est un service de télécommunication de base que tous les Canadiens sont en droit de recevoir, estime Jean-Pierre Blais, président et premier dirigeant du CRTC. Nous faisons notre part afin que les services à large bande se rendent aux communautés rurales et éloignées ».

En 2015, 82 % des Canadiens avaient accès à des vitesses de téléchargement de 50 Mbps et de téléversement de 10 Mbps pour les services à large bande fixes. M. Blais a écrit un rapport qui comprend des renseignements sur les écarts dans l’accès résultant de questions liées à l’infrastructure, à l’abordabilité et à la littératie numérique, ainsi que sur les obstacles à la connectivité dans les collectivités autochtones. (source : Observations du CRTC sur le Programme d’innovation du gouvernement du Canada)

Les joueurs devront mettre la main à la pâte

« Tous les joueurs dans le paysage des communications canadiennes devront mettre la main à la pâte pour veiller à ce que tous les Canadiens aient accès aux services dont ils ont besoin pour participer à l’économie numérique, soutient M. Blais. Une connexion numérique fiable et de grande qualité est essentielle à la qualité de vie des Canadiens et de la prospérité économique du Canada ».

« Bien que de nombreux détails restent à être mis en place, nous sommes encouragés par ce plan raisonnable qui permettra un accès accru à tous les canadiens dans les endroits les moins accessibles du pays », déclare David Watt, chef de la direction de la protection des renseignements personnels chez Rogers. Chez Bell, la porte-parole Caroline Audet martèle qu’ils sont encore en train d’étudier la décision du CRTC et est avare de commentaires. Du côté de Vidéotron, on n’a pas retourné les appels de L’Itinéraire.

Selon les données du CRTC, quelque 18 % des ménages canadiens n’ont pas accès aux services d’accès internet à large bande fixes aux vitesses cibles établies par le CRTC, à savoir 50 Mbps pour le téléchargement et 10 Mbps pour le téléversement. « Au cours des cinq dernières années, le pourcentage de Canadiens ayant accès à la vitesse de téléchargement de 5 Mbps est passé de 86 % à 96 %, alors que 80 % des foyers sont abonnés à des services offrant des vitesses de 5 Mbps et plus. La grande majorité des foyers qui n’avaient pas accès à ces vitesses sont situés dans les régions rurales et éloignées du Canada », souligne Mme Valladao.

Prix concurrentiels pour les consommateurs

Les politiques de gros et de détail du CRTC ont favorisé u2014 et continueront de le faire u2014 une concurrence durable, entraînant des offres de services novatrices et des prix plus concurrentiels pour les consommateurs (par exemple Teksavvy a annoncé cette semaine que les prix pour leurs services Internet allaient diminuer), affirme Mme Valladao. Mais une solution globale aux enjeux entourant l’abordabilité exigera une approche à plusieurs volets, y compris la participation d’autres intervenants.

Le branchement internet continue sa progression partout au pays; en 2015, on comptait 12 millions d’abonnés au service internet résidentiel, une hausse de 3,3 %par rapport à 2014. De même, on comptait presque 30 millions d’abonnés au service sans fil, une hausse de 3,4 % par rapport à 2014. Et divers rapports estiment que, à l’échelle planétaire, entre 26 et 50 milliards d’appareils seront branchés à l’Internet d’ici 2020.

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