En octobre dernier, la société fédérale Les Ponts Jacques-Cartier et Champlain Incorporée (PCJCCI) a confirmé à L’Itinéraire la tenue de « fouilles archéologiques sous le pont Jacques-Cartier ».

« La société travaille à un projet de réaménagement des abords du pont […] afin de mieux gérer l’eau drainée provenant du tablier du pont et de revitaliser les terrains sous ce dernier », a d’abord précisé la directrice des communications, Nathalie Lessard.

« Avant d’effectuer les travaux, a-t-elle expliqué, une étude de potentiel archéologique est réalisée, incluant la planification d’un programme d’inventaire. L’étude de potentiel archéologique, qui constitue la première étape de la démarche archéologique ici entreprise, a permis de délimiter deux zones à potentiel archéologique préhistorique et quatre zones à potentiel archéologique historique. »

Sur un quadrilatère délaissé

La zone de fouilles se situe dans le quadrilatère formé par les rues Viger, Dorion, Sainte-Catherine et de Lorimier, juste en face des locaux de L’Itinéraire, ce qui a avivé l’intérêt du magazine.

« Les résultats de l’inventaire permettront de cerner les emplacements où des fouilles devront être réalisées, en plus des espaces déjà délimités à cet effet sur les sites. Les fouilles devraient être terminées au plus tard à l’automne 2019. L’inventaire et les fouilles seront effectués avant les travaux d’excavation de masse associés au projet. »

Pour le reste, la directrice des communications a indiqué que la société fédérale, propriétaire des terrains sous le pont, ne souhaitaient pas accorder d’entrevue durant la durée des fouilles.

Mais dans un avis postal envoyé aux résidents du quartier, la société a qualifié le site comme étant « à haut potentiel archéologique ».

Les pipiers du Village

Ni l’archéologue consultant au dossier, Christian Roy, ni les techniciens sur le site n’ont voulu commenter les fouilles archéologiques menées cet automne sous le pont Jacques-Cartier. Mais L’Itinéraire a appris qu’il s’agit des vestiges des fabriques de pipes à fumer très actives dans le quartier au 19e siècle.

Selon nos sources, la société fédérale, propriétaire des terrains, a fait signer des ententes de confidentialité par tous ceux qui travaillent sur le site. Ce faisant, elle se réserve le droit de publier ou non les résultats des recherches.

En 2005, lors de précédentes fouilles, l’archéologue Roy a rédigé pour le compte de la Ville de Montréal l’inventaire archéologique du site Henderson-Dixon. Christian Roy est considéré comme l’un des experts du site.