Vous voulez rire ?

C’est l’histoire du magazine qui …

Un jour, y’a un magazine qui rentre dans un bar…

Une fois, il y avait un Québécois, un Américain pis un magazine…

Ces amorces classiques de blagues mettent la table pour vous présenter notre numéro sur le rire. Plusieurs d’entre vous nous ont réclamé une récidive de notre édition spéciale sur le bonheur que nous avons publiée le 15 mars 2014. Elle a été fort populaire et c’est avec joie que nous vous proposons un numéro semblable, mais qui porte cette fois-ci sur le rire.

Après la grisaille de l’hiver, nous avons tous besoin d’un AAHHHH… collectif. D’où ce numéro sur le rire. Car rire fait autant de bien que de voir apparaître les bourgeons sur les arbres et de sentir la chaleur du soleil sur nos corps délestés des vêtements lourds de l’hiver.

Pour moi, rire est aussi important que de manger et de respirer. Il me faut un bon rire de ventre pour être bien dans ma peau. Vous savez, un de ces rires où on se tient les côtes et qu’il se produit de l’incontinence lacrymale ou autre fuite du genre… Un rire qui vous coupe le souffle et fait même mal lorsqu’il s’éternise. J’aime rire comme ça. Au moins une fois par semaine. Ça garde en santé, tant physique que mentale.

Rire avec mes collègues de la salle de rédaction a pour fonction de nous unir, et de diminuer le stress, surtout lorsqu’on a de la broue dans le toupet à l’approche d’une deadline. J’imagine que c’est la même chose pour vous.

Rire aussi avec les camelots, qui sont une source inépuisable de jokes de tout acabit, de la plus niaiseuse à la plus songée, et même parfois un brin douteuse, ces instants de rire entre nous contribuent à nous lier, à créer des complicités, à partager un bon moment ensemble. De plus, il se trouve ici des gens qui sont reconnaissables par leur rire tonitruant, les entendre me fait sourire.
Rire, c’est du sérieux !

Le rire a, de tout temps, joué un rôle important dans toutes les sociétés et dans tous les domaines de la vie. Rire pour unifier, pour rassembler les gens, pour surmonter des épreuves, pour s’exprimer, passer des messages, rire pour survivre… rire à gorge déployée, rire dans sa barbe, rire jaune. Sans oublier l’humour noir, l’humour québécois, juif, au féminin, l’humour caustique, l’humour absurde. Bref, l’humour c’est la vie.

Et ce n’est donc pas étonnant qu’on l’étudie, qu’on l’analyse et qu’on le décortique. C’est d’ailleurs la mission de l’Observatoire de l’humour, créé en 2011 par l’École nationale de l’humour. L’organisme chapeaute des praticiens en humour et des chercheurs universitaires dans autant de domaines que la sociologie, la psychologie, la linguistique, la politique, l’histoire, l’anthropologie. On y produit des études très intéressantes sur le rôle du rire dans nos vies. D’ailleurs, nous en parlons abondamment dans le dossier principal, dans nos pages.

Par ailleurs, si l’humour est omniprésent dans nos vies, c’est aussi une industrie qui tire assez bien son épingle du jeu au Québec. En effet, selon le très sérieux rapport de recherche Profil et écosystème de l’industrie de l’humour francophone au Québec, on indique que plus de 1,5 millions de Québécois ont dépensé 47 millions $ pour aller voir des spectacles d’humour en 2008.

L’humour qui fait du bien

L’humour sert aussi à apaiser et à soulager, comme vous le constaterez à la lecture de l’entrevue qu’a réalisée Mario Alberto Reyes Zamora, notre photographe stagiaire et bouffon à ses heures, avec le clown humanitaire Guillaume Vermette. Ce dernier s’est rendu dans des coins les plus chauds de la Terre pour pratiquer son art auprès de personnes durement éprouvées par la guerre ou autres calamités. Il nous raconte sa vocation et son amour pour l’art clownesque.

Oui, le rire est thérapeutique. Il guérit. On s’en sert autant en psychiatrie qu’auprès des malades dans les hôpitaux.

Mais le rire est contagieux aussi. Essayez-donc de rester sérieux quand quelqu’un à côté de vous se met à rire. Pas facile ! Si je vous suggère fortement de garder pour vous vos microbes lorsque vous éternuez, n’hésitez toutefois pas à transmettre le rire à votre prochain. Parce que plus on est de fous, plus on rit, et plus on se fait du bien.

Oh, et en passant, s’il y en a parmi vous qui souhaitez compléter les blagues en amorce ce texte, envoyez-nous un courriel au courrier@itineraire.ca. On aimerait ça vous lire !