Voici notre deuxième édition de février dédiée au Mois de l’histoire des Noirs, que nous vous proposons avec fierté. Si, en anglais, on parle de Black History Month, en français il est autant question d’Histoire avec un grand H que des récits de tous les jours et des grands exploits et accomplissements qui sortent de l’ordinaire. Des histoires qui parlent de la réalité de nos concitoyens noirs, que beaucoup trop de gens ignorent encore aujourd’hui.

Par exemple, les cheveux des personnes afrodescendantes. Pendant des années — et encore de nos jours — beaucoup d’hommes, mais surtout des femmes noires — cachaient leurs cheveux naturels sous des perruques ou les altéraient avec des lissages et des tressages pour répondre aux diktats de la société. Bien sûr, c’est un choix personnel que d’aucuns ne pourraient remettre en question, mais il faut dire que ces manipulations et produits utilisés ont souvent des effets dommageables sur la chevelure.

Mais depuis les années 60, le phénomène d’arborer fièrement leurs frisettes au naturel ou, selon le terme péjoratif à proscrire, leurs «cheveux crépus» prend de l’ampleur. Assumer sa capillarité naturelle est devenu un symbole d’affirmation de soi. Comme le dit si bien une interlocutrice que notre journaliste Alexandra Guellil a interviewée : « Mes cheveux sont importants, c’est mon héritage et je suis fière de ce avec quoi je suis née. J’ai appris à m’aimer comme je suis, sans artifices […] ».

 

Touche pas à mes cheveux!

Personnellement, je connais un jeune homme noir, musicien talentueux de son état, qui arbore un spectaculaire afro au naturel. Il porte sa chevelure imposante avec fierté et ça lui va bien. Plus qu’un attribut capillaire, c’est un véritable statement qui le distingue. Mais croyez-le ou non, y’a toujours une personne (habituellement blanche) qui prend la liberté de lui mettre la main dans les cheveux. Petit message: il n’aime pas ça. C’est malaisant et irrespectueux, même si ce n’est pas l’intention au départ. Imaginez qu’un étranger ou une simple connais- sance vienne vous ébouriffer les cheveux… pas sûr que vous apprécierez !

Par ailleurs, les personnes afrodescendantes sont aussi souvent aux prises avec des problèmes de peau bien spécifiques à leur pigmentation. Décoloration, vitiligo, assèchement et autres problèmes dermatologiques sont encore mal compris par les médecins et spécialistes, de prédominance blanche. Mais cela est en train de changer tranquillement avec le recrutement accru de personnes de diverses origines dans les écoles de médecine.

 

Mini-maisons: une bonne idée ou non?

Notre nouveau journaliste Simon Bolduc s’est intéressé au phénomène des mini-maisons pour personnes en situation d’itinérance, dans la foulée de l’initiative proposée par Mike Ward en janvier. Proposition qui n’a pas fait l’unanimité à Montréal. Mais à Fredericton, la Ville a avalisé un projet de mini-maisons sur son territoire, qui a récemment accueilli ses premiers résidents. À lire et à suivre !

 

La réalité d’un magazine

Dans l’édition précédente, nous avons publié un reportage dans la rubrique Dans l’actualité qui parlait des conséquences de la contribution santé que le gouvernement Legault voulait imposer aux personnes non-vaccinées. On s’est questionné sur l’impact que cette taxe spéciale aurait eu sur les plus marginalisés. À la veille de la sortie de l’édition du 1er février, Québec a décidé d’annuler cette mesure. Ce sont les risques de publier des actualités lorsque nos deadlines sont plus longs que ceux des quotidiens! Faut dire que le texte était fort intéressant, puisqu’il soulevait des questions de droits et de légalité.