Guide touristique nouveau genre

Si vous cherchez les plus belles croisières pour observer les baleines ou que vous souhaitez connaître le top 10 des meilleures adresses pour manger sur la Côte-Nord, ce livre de Guillaume Hubermont n’est pas pour vous. Côte-Nord: Une visite guidée sur la 138, c’est avant tout une manière toute personnelle de raconter, en un road trip, ce territoire méconnu et de rendre hommage aux gens qui l’habitent.

Pas de conseils rando-bungee-VTT-chasse-et-pêche-yoga-plage dans les quelque 350 pages de l’ouvrage de l’animateur et chroniqueur culturel d’ICI Musique, Guillaume Hubermont. Le plein air, disons que ce n’est pas trop son truc. « J’haïs ça », dit-il en roulant des yeux. Son idée était plutôt de défaire les préjugés associés à la longue route 138 – et ses chemins de traverse – et de raconter comment, il y a presque 20 ans, un jeune Belge (lui) a débarqué à Natashquan et est tombé amoureux de l’endroit. Assez pour y rester quinze ans.

« Pendant toutes ces années, on m’a demandé ce que je faisais là-bas, pourquoi je restais là à me faire chier, tout seul à rouler pendant des heures à travers les épinettes, à manger les mouches en été, à subir le froid, l’hiver interminable, lance-t-il en entrevue avec L’Itinéraire. Alors que pour moi, la Côte-Nord, c’est l’immensité, c’est plein de ressources et de richesses. » Dans ce parcours socioculturel raconté en cinq tronçons autoroutiers – découpés entre Tadoussac et Blanc-Sablon –, l’auteur pose un regard poétique sur cette route qu’il a parcourue, aller-retour, « au moins 200 fois ».

Guide touristique 2.0

Guillaume Hubermont n’aurait pas pu souhaiter meilleur moment pour sortir un livre qui fait rêver la Côte-Nord, alors que l’attitude du président américain pousse plusieurs Canadiens à revoir leurs plans de voyage, ici, au pays. Il y a un an, celui qui est maintenant installé à Montréal a repris la 138 dans le but de répondre à la commande de la maison d’édition Parfum d’encre : écrire un guide touristique nouveau genre sur la Côte-Nord. « Ils m’ont fait savoir que je serais un bon candidat pour écrire quelque chose d’original sur le sujet, sans trop savoir comment ni quoi, rappelle-t-il. Et un an plus tard, dans ce contexte où les gens ont besoin d’évasion, c’est un bon moment. » Depuis sa sortie fin mars, le livre semble indélogeable du palmarès des 50 livres les plus vendus dans les librairies du Québec.

Vous venez de lire un article de l’édition du 15 juin 2025.
Je m'abonne au magazine