À première vue, dans le secteur de l’arrondissement Ville-Marie où se trouve L’Itinéraire, le paysage n’a rien de bien bucolique. Mis à part un immense terrain vague face à notre édifice, où l’herbe haute est jonchée de détritus, il n’y a pas grand verdure dans les alentours. Cependant, dans cet environnement glauque et mal-aimé, il existe, pour notre plus grand bonheur, des petits trésors cachés de nature.

À l’angle de Sainte-Catherine et De Lorimier, à l’ombre du pont Jacques-Cartier, le décor est plutôt grisâtre, tout en béton, asphalte et métal. La circulation y est dense et la bâtisse tremble aux passages des poids lourds sur le pont.

On se trouve à l’extrémité est du Village, haut en couleur avec ses boules multicolores qui ornent joliment les cimes des lampadaires. La Catherine devient une rue piétonnière festive à l’arrivée de la belle saison. C’est agréable. Mais le joyeux décor s’arrête brusquement quelques rues avant d’aboutir à L’Itinéraire.

Heureusement qu’il y a des petits îlots de verdure blottis dans le quartier où on peut s’échapper à l’heure du lunch ou quand on a simplement besoin de se changer les idées.

Promenade en nature urbaine

Au pied du pont, l’organisme Sentier Urbain a aménagé un petit oasis insoupçonné. Il suffit de franchir une barrière grillagée, bien cachée sous les immenses piliers de la structure, pour oublier le tumulte de notre condition de citadins, souvent stressés et surchargés par le travail.

On pénètre alors dans un foisonnement de plantes et de fleurs qui longent des petits sentiers tapissés de copeaux de bois, jalonnés ici par un enclos avec des lapins et des colombes, et là par un autre qui abrite des poules et des volatiles de basse-cour. Il y a même une ruche bourdonnante d’abeilles tout au fond de ce magnifique jardin. On se retrouve souvent ici en petit groupe pour dîner aux tables de pique-nique coiffées par des toits en bois. Puis on oublie un moment le boulot et la ville, grâce au son des oiseaux et à l’odeur des plantes qui nous entourent. C’est convivial, c’est relaxant et c’est tonique !

Aussi, si vous longez Sainte-Catherine un peu à l’ouest, caché derrière les rues Champlain et Gareau, le parc Charles S.-Campbell offre un lieu de détente tout en aménagements floraux généreux qui réjouissent l’âme. C’est l’endroit idéal pour faire une pause, s’étendre dans l’herbe fraîche ou partager une table de pique-nique pour y casser la croûte. Ressourcement garanti.

Et il ne faut pas oublier l’abord du métro Papineau. On aime s’arrêter au grand étal de fleurs, de plantes comestibles destinés aux potagers et de fruits et légumes provenant de producteurs locaux. C’est apaisant pour l’esprit et ça fait appel à quelque chose de profond, qui fait remonter nos anciennes racines rurales.

Rien que du bon !

Les études de tous genres le démontrent depuis longtemps : la nature en milieu urbain apporte de nombreux bienfaits aux gens de la ville. Pour beaucoup de citadins, notamment les plus démunis de l’arrondissement Ville-Marie, les sorties en campagne sont plutôt rares. Alors quand on (r)amène la nature en ville, qu’on plante des arbres, qu’on aménage des jardins, qu’on cultive des potagers, qu’on regarnit des terrains abandonnés avec de la végétation, on en retire que de bonnes choses. C’est bon pour la santé psychique et physique : c’est calmant, ça diminue le stress, ça aide à la concentration, sans oublier que ça réduit la pollution. Ajoutons que les espaces verts nous permettent de sociabiliser avec les autres, ils nous remontent le moral et nous accrochent le sourire au visage.

Et surtout, la nature nous aide à nous recentrer sur l’essentiel.

D’ailleurs, c’est ce qu’affirme l’astrophysicien Hubert Reeves, qui a accordé une très belle entrevue à notre camelot Tuan Trieu-Hoang dans nos pages. Le dossier principal de cette édition fait également le tour du jardin sur la question de la nature urbaine. Et dans les pages Dans la tête des camelots, nos participants partagent aussi avec vous leurs coins de nature préférés et pourquoi ils sont importants dans leur vie. Bonne lecture !

Cet article intégral vous est offert gracieusement par L’Itinéraire.

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