Au moment d’écrire ces lignes, Justin Trudeau vient tout juste de déclencher les élections. Et au moment où vous lirez ceci, il ne restera qu’environ 20 jours avant le jour J. Entre les deux, il se passera beaucoup de choses. Bien malin qui pourra prédire avec certitude l’issue du scrutin, mais on peut déjà entrevoir des changements majeurs dans les formations politiques. Si certaines prendront du galon, d’autres seront acculées à la faillite.

Le Parti libéral semble être assez stable dans les intentions de vote, alors que les conservateurs ont le vent dans les voiles dans l’ouest du Canada. La vague orange NPD s’est réduite à un faible clapotis, tandis que le Parti vert produit des pousses un peu partout au Québec. Le Bloc, lui, a un nouveau leader qui veut faire oublier les déboires de la formation des dernières années en tentant de remettre le Québec sur la mappe fédérale. Quant à Maxime Bernier et son Parti populaire du Canada, bien qu’il ne récolte qu’un très faible pourcentage dans les sondages, cet électron libre beauceron, émule de Trump, attise les braises de l’intolérance et de l’ignorance avec sa rhétorique populiste. Bien que marginal, il y a quand même de quoi se méfier.

La pauvreté fait surface

Mais ce qui change dans cette élection, comparativement aux scrutins des décennies passées, c’est que la majorité des partis aborde des sujets longtemps escamotés lors des campagnes antérieures : la pauvreté, l’itinérance, les logements sociaux, l’aide aux plus démunis. On dirait même que ces enjeux sont devenus la saveur du jour, si on se fie aux différentes plateformes politiques et aux promesses des politiciens.

Loin de nous de nous en plaindre, au contraire ! Il était temps qu’on s’intéresse davantage à ces questions si importantes dans notre société et que des mesures soient prises. En autant qu’elles ne demeurent pas « la saveur du jour », mais bien des réalités avec lesquelles le gouvernement doit composer et agir.

Je dis que la majorité des partis se soucie des moins privilégiés de notre société, mais il faut noter que le Parti conservateur n’en a rien à cirer des pauvres et des sans-abri. La formation d’Andrew Sheer est tellement indifférente à la question qu’elle n’a pas daigné répondre à nos multiples demandes d’entrevue, ni même expliquer les raisons de son absence.

Les Libéraux, le NPD, le Bloc et les Verts ont gracieusement et consciencieusement répondu à toutes nos questions, que vous pourrez lire dans le dossier principal de cette édition. Les conservateurs : silence radio.

Si ce parti devait former le prochain gouvernement, ça augurerait mal pour les organismes communautaires, les regroupements contre la pauvreté, les refuges, pour L’Itinéraire, tant comme groupe communautaire que comme média…

Pour conclure, je vous recommande de lire cet excellent dossier préparé par notre journaliste accompagnateur, Laurent Soumis, suivi de l’analyse de notre camelot-rédacteur Mathieu Thériault. Mathieu a d’ailleurs rédigé ce que j’aurais aimé écrire comme éditorial. Nous étions sur la même longueur d’ondes.