À part les faits divers dans les médias, on entend peu parler de la vie en prison, et surtout ce qui se passe après la libération.

La réinsertion sociale pour un ou une ex-détenu-e peut souvent être très difficile. Bien que dénicher un travail après avoir « fait son temps » en prison offre plusieurs bénéfices, dont la diminution du risque de récidive, les employeurs sont encore peu enclins à donner une deuxième chance aux gens judiciarisés.

Ce dossier explore plusieurs facettes du système carcéral, dont les difficiles conditions de travail des agents de sécurité, la surpopulation, les conditions de détention, la situation des femmes et la vie familiale notamment.

Nos camelots et autres ex-détenus ainsi que des experts dans le domaine livrent dans cette édition leurs histoires, observations et analyses sur ces sujets.

Au final, la question se pose : comment recouvrer la liberté après avoir payé sa dette à la société et se reconstruire une vie?

Un système carcéral sous asphyxie

Notre journaliste s’est penchée sur la surpopulation dans les prisons alors que le taux de criminalité dégringole au Canada depuis une dizaine d’années.

Par exemple, le taux d’occupation de l’Établissement de détention de Québec était de 113 % en 2011-2012, selon les chiffres du ministère de la Sécurité publique (MSP). L’augmentation du nombre de détenus a un impact sur le fonctionnement des services correctionnels.

De plus, la population carcérale a grimpé de 10 % depuis l’entrée en vigueur des peines minimales obligatoires (loi C-10), adoptées par le gouvernement Harper en 2012. Le taux de libération conditionnelle a reculé à 45,6 % en 2008-2009, comparativement à 52,1 % en 2006-2007.

Entre autres professionnels interviewés, Éric Belisle, coordonnateur de l’organisme Alter Justice, remarque qu’il existe « énormément de problèmes qui durent depuis trop longtemps. Mais les conditions de détention dans les services correctionnels québécois n’intéressent que très peu. Ce qui permet de les balayer sous le tapis et de ne pas intervenir ». Avant de préciser que « les mythes et les préjugés sur les conditions de détention sont nombreux ».

Découvrez l’article intégral dans l’édition du 1er octobre 2016, disponible auprès de votre camelot préféré(e).

Soutenir les détenus et leurs proches

Daniel Benson. Photo : Alexandra Guellil

La sentence à perpétuité de Daniel Benson a été prononcée en 1982 alors qu’il était âgé de 18 ans. Après avoir purgé 17 ans de pénitencier au cours desquels il a complété un baccalauréat en théologie, il est embauché comme représentant publicitaire pour ensuite être recruté en tant qu’intervenant dans un organisme qui vient en aide aux délinquants ayant écopé de longues sentences.

Cet ancien prisonnier considère le système actuel comme étant seulement punitif et il ne croit pas, ou très peu en la volonté gouvernementale de réhabiliter les détenus.

Il indique aussi que les familles des détenus sont considérées suspectes, car quand elles vont visiter leurs proches en prison elles sont fouillées, scrutées et jugées elles aussi. « Les familles sont à tel point mises à l’écart que parfois, certains apprennent la mort de leur proche en recevant ses cendres par la poste ! C’est horrible ! », soutient Daniel Benson.

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Femmes criminalisées et judiciarisées, Choisir de s’en sortir

Brigitte. Photo : Alexandra Guellil

Brigitte, 55 ans, a livré un touchant témoignage à notre journaliste. Celle qui a un passé lié à la prison et à la consommation a été itinérante pendant près de vingt ans justement à cause de la toxicomanie. Issue d’une famille dysfonctionnelle, elle en est à son troisième séjour à la Société Elizabeth Fry du Québec, un organisme qui vient en aide aux femmes devant faire face à la justice pénale.

Condamnée pour la première fois à l’âge de 20 ans, Brigitte découvre beaucoup de violence verbale, d’agressivité et d’injustices à l’intérieur de la prison pour femmes. « Faut comprendre que les filles entre elles sont bitch. C’est la loi du plus fort », se souvient-elle.

Les femmes représentent 10% de la population carcérale et d’après Ruth Gagnon, directrice générale de la Société Elizabeth Fry du Québec, cette proportion est en progression, en raison de nombreux facteurs dont la pauvreté des femmes et les inégalités sociales. Leur criminalité est souvent d’origine économique, tels que des fraudes et des vols, notamment à cause de leur faible revenu et de leur faible scolarité, précise Mme Gagnon.

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