Said Farkouh

Camelot métro Montmorency

Chaque année, les Américains se souviennent de l’attentat contre les tours jumelles de 110 étages du World Trade Center de New York, le 11 septembre 2001, un attentat qui a coûté la vie à 3000 personnes, incluant 343 pompiers. Les victimes ont été de toutes nationalités et religions. Elles sont mortes sous les décombres ou ont brûlé quand les tours ont été frappées par des terroristes et se sont finalement effondrées sur leurs occupants et les gens autour d’eux. Beaucoup sont morts à cause de l’inhalation de fumée, de la combustion ou de l’explosion.

Ce jour-là, il y a 17 ans, le géant américain, avec toute sa force et sa supériorité, ses flottes, ses bombes nucléaires, ses services de renseignement et ses espions, a reçu une puissante gifle qui lui a fait perdre sa conscience pendant un certain temps. Il n’était pas habitué à être giflé par un petit nain dans sa propre maison. Il s’est habitué à être lui-même l’attaquant, celui qui domine, dicte et ordonne aux autres de se soumettre à ses exigences.

Il était préparé à toute attaque possible de ses puissants ennemis tels que la Russie et la Chine. Tous ses satellites surveillaient les mouvements de ses ennemis et même de ses amis. Des avions, des sous-marins et des bases militaires sur toute la planète étaient prêts en quelques secondes à frapper toutes les cibles possibles sur toute la surface de la terre.

Une première tour

Ce jour-là, à 8h46, alors que les gens travaillaient dans leurs bureaux, un avion de 76 passagers avec un équipage de 11 personnes et cinq terroristes s’est écrasé sur la tour nord du World Trade Center et a enflammé l’édifice. La panique était débordante. C’était un feu horrible, une explosion puissante comme une lourde bombe tombant du ciel.

Cela n’a pas permis à quiconque de savoir ce qui se passait à ce moment-là. L’épaisse fumée noire et les flammes au sommet de la tour commençaient à devenir incontrôlables; 200 personnes se sont jetées par les hautes fenêtres, tombant vers une mort certaine pour échapper à la mort brûlante.

Les pompiers ont été appelés pour évacuer les personnes piégées à l’intérieur, mais quelques minutes après la frappe, la tour s’est effondrée, provoquant un épais nuage de poussière et un son comme un tremblement de terre, tuant tout le monde, y compris les pompiers à l’intérieur ou à proximité du bâtiment. Cette scène désastreuse a été retransmise par toutes les télévisions internationales, des caméras diffusant l’horreur. Cela ressemblait à une scène de film terrifiant qui n’appartenait pas à la réalité.

Et une autre

À 9 h 03, un autre avion de passagers a heurté la deuxième tour sud avec 51 passagers à bord, neuf membres d’équipage et cinq terroristes. Avant qu’elle ne soit évacuée, la seconde tour s’est effondrée dans les fortes flammes et une épaisse fumée noire, quelques minutes plus tard.

À 9 h 37, a eu lieu la troisième attaque. Un avion, avec 53 passagers et six membres d’équipage ainsi que cinq terroristes à bord, s’est écrasé sur le Pentagone, à Arlington, en Virginie, tuant 100 personnes et causant des dommages partiels au bâtiment.

À 10 h 03, un avion avec 33 passagers, sept membres d’équipage et quatre terroristes, s’est écrasé dans un champ de Shanksville, en Pennsylvanie, alors que des passagers tentaient de vaincre les terroristes qui avaient l’intention d’attaquer la Maison Blanche.

Le gouverneur de New York a déclaré qu’il s’agissait d’une attaque terroriste sur les deux tours, puis le président George W. Bush a annoncé lui-même devant les caméras que l’attaque était faite par le groupe terroriste Al-Qaïda, dirigé par Oussama Ben Laden. Il a recommandé aux Américains de ne pas aller au travail mais de rester à la maison à moins que ce ne soit absolument nécessaire.

Bush a essayé de cacher sa nervosité et a ensuite annoncé qu’un groupe de 19 terroristes islamistes avaient saisi quatre avions presque au même moment, le même jour. Des groupes de quatre à cinq personnes dans chaque avion ont occupé le poste de pilotage, puis piloté les avions pour frapper les cibles délibérément.

Leur quatrième objectif était la Maison Blanche, manœuvre qui a échoué à cause d’une bagarre entre les passagers et les terroristes, qui a conduit à la chute de l’avion avant son arrivée à la Maison Blanche.

L’Amérique se réveille

Ces attaques ont montré que la réalité des États-Unis n’était pas protégée de l’intérieur contre les opérations terroristes. L’agence de renseignement américaine, la CIA, a annoncé plusieurs jours plus tard que 15 des terroristes étaient originaires de l’Arabie Saoudite. Certains d’entre eux ont été formés dans des écoles privées d’aviation aux États-Unis sur ce type d’avion. D’autres avaient la citoyenneté américaine.

Mais au jeu de la politique, l’hypocrisie a joué un grand rôle car les relations entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite n’ont pas été affectées compte tenu des intérêts communs des deux pays qui sont plus importants que les valeurs humaines.

Une semaine plus tard, le président Bush déclarait au monde qu’il détruirait tous les pays qui parrainent le terrorisme (l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie et l’Iran), même si aucun terroriste ne provenait de ces quatre pays. Il exigeait que Ben Laden soit capturé mort ou vif.

Les Américains et le monde étaient encore choqués par les scènes de destruction à New York, et après de nombreuses déclarations et menaces de hauts fonctionnaires, les Américains ont regardé avec suspicion toute personne traversant la frontière avec une origine arabe ou un nom arabe, même si elle avait la citoyenneté canadienne et peu importe sa religion. Or, les Arabes ne sont pas tous musulmans, les musulmans ne sont pas tous Arabes et les musulmans ne sont pas tous des terroristes.

Des guerres qui n’en finissent plus

Les voyages et l’entrée aux États-Unis, même à partir du Canada, sont devenus un inconvénient majeur pour les gens. Beaucoup ont cessé de voyager jusqu’à ce que les conditions changent.

Bush a commencé sa campagne en frappant l’Afghanistan, puis il a commencé à se préparer à frapper l’Irak. Mais l’Europe, en particulier la France dirigée par le président Chirac, n’était pas du tout enthousiaste aux désirs de Bush. Bush a critiqué l’Europe et la France. Sa fameuse phrase, « qui n’est pas avec nous est contre nous », a conduit à plus de tension avec la France.

À la fin de sa présidence, Bush a déclaré que sa campagne contre l’Afghanistan et l’Irak a donné des résultats et que le monde est devenu plus sécuritaire, mais la plupart des Américains ont vu le contraire.

Barack Obama a continué le travail de Bush en Syrie, mais sans impliquer les armées terrestres. Il a utilisé l’aviation militaire et la flotte en mer, exploitant les conséquences de la guerre en Irak et les craintes des pays du Golfe qui ont peur de l’expansion iranienne dans la région.

Huit ans de guerre en Syrie ont causé un demi-million de morts, plus de 10 millions de Syriens déplacés à l’intérieur ou à l’extérieur de la Syrie, des destructions massives.

Les guerres de Bush n’ont pas apporté la sécurité aux Américains mais ont coûté au trésor américain des milliards de dollars, affaiblissant leur économie et minant leur crédibilité dans le monde. Elles n’ont apporté que tragédies et dévastations aux peuples d’Irak et de Syrie ainsi que de la région du Moyen-Orient.