Dans cette édition, on a décidé de s’intéresser aux animaux. Ceux qui travaillent, ceux qui font de la zoothérapie, ceux que l’on protège. Et on pose également un regard philosophique sur notre rapport avec les animaux.

« On s’attache à ces p’tites bêtes-là. » C’est probablement l’une des expressions les plus courantes qu’on entend lorsqu’on parle de nos animaux de compagnie. On entretient avec nos chiens, chats, oiseaux, chevaux et reptiles des liens affectifs comme jamais auparavant depuis l’histoire de l’humanité.

Autrefois, les animaux étaient surtout utilitaires, plutôt que des compagnons. Si l’agriculture s’est développée, c’est bien grâce aux bêtes de somme. Le transport et les livraisons de biens avant l’ère automobile, ce sont les chevaux qui les ont assurés. En temps de guerre, tant les pigeons voyageurs que les chiens ont servi comme courriers, entre autres tâches. Ces derniers sont d’ailleurs encore utilisés dans les conflits armés comme chiens de garde, de détection de mines et autres missions, sans oublier le travail auprès de la police. De nombreuses espèces animales ont rempli et remplissent toujours des rôles importants dans la vie des êtres humains.

L’animal domestiqué, qui sert de compagnon à l’humain remonte à la nuit des temps. Mais ce n’est que depuis le 19e siècle que les chiens et les chats ont commencé à prendre une place comme « membre de la famille » dans nos maisons. Si bien qu’aujourd’hui, on compte pas moins de 16,5 millions de Pitous et de Minous au Canada, selon une enquête menée par la firme Kynetec en 2018. Et, juste au Québec, on dépense près de 2 milliards $ par année pour nos animaux de compagnie.

Abus et maltraitance

Si on aime bichonner nos bichons et gâter nos chatons, lapins, furets, geckos et pythons, le contraire arrive encore trop souvent de nos jours. Chaque année voit son lot de tristes cas d’abus et de négligence. Bon an mal an, la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux débarque dans des usines à chiots pour sauver les pauvres bêtes gardées captives dans des conditions épouvantables. Et plus récemment, les perquisitions menées par la SPCA au Zoo de Saint-Édouard ont révélé des actes de cruauté et de maltraitance envers les quelque 150 animaux qui s’y trouvaient. Un vrai film d’horreur. Heureusement que le zoo a été fermé et les animaux soignés et relocalisés dans des endroits plus sécuritaires.

Soulignons aussi que l’indice de négligence monte d’un cran pendant cette période traditionnelle de déménagements. Bon nombre de chats et chiens sont abandonnés dans les rues et même dans les logements vides. Combien ? « Difficile à dire, souligne Élise Desaulniers, directrice générale de la SPCA avec qui nous nous sommes entretenus pour parler des 150 ans de la Société. Les animaux sont abandonnés avant et après les déménagements. Disons que de mai à septembre, ce sont les mois où l’on en reçoit le plus à notre refuge. En moyenne 1000 à 1500 par mois. » Alors, si on ne peut plus s’occuper de son animal de compagnie, ne serait-ce pas plus « humain » de l’amener à la SPCA pour qu’on lui trouve une nouvelle famille ?

Il existe désormais une Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal qui stipule que les animaux ne peuvent plus être considérés comme des biens meubles, mais comme des êtres doués de sensibilité. En tant qu’espèce humaine nous avons tous une responsabilité envers eux.