C’est un mythe. Ce sont des personnes qui n’ont peut-être pas trouvé leur place dans la société (dans le monde du travail parce qu’ils sont blessés, parce qu’ils manquent de confiance en eux ou qu’ils n’ont pas trouvé leur voie…), d’autres ont peut-être des raisons médicales ou familiales… Les raisons sont multiples. Elles résident dans leur cœur, dans leur tête, dans leur corps.

Dans la vie, c’est important de ne pas généraliser. Il y a du bon monde partout. Ce qui compte, c’est d’essayer des choses, de s’impliquer dans la société selon nos capacités. Oui, les gens ne sont pas des salariés, mais savez-vous ce qu’ils font de leur temps «libre»? Ils peuvent: réaliser des activités pour augmenter leur confiance, s’occuper de leurs enfants ou de leurs parents (ils deviennent des aidants naturels), travailler sur leurs blessures psychologiques pour en diminuer les impacts (gros travail d’émotions pour faire le ménage intérieur!) ou faire du bénévolat…

Voici quelques exemples de bénévolat: distribuer un journal communautaire qui traite de certains enjeux importants tels le droit et la défense du logement, écrire des lettres d’opinion, décorer avec d’autres des locaux d’un organisme communautaire pour l’Halloween ou encore accompagner la classe de son enfant lors d’une sortie. On n’a pas tous les mêmes capacités, mais nous avons tous notre rôle dans la société, qu’il soit petit ou grand.

Au lieu de critiquer le statut de la personne qui est sur le bien-être social, on devrait reconnaître chacun de ses petits gestes. Certains peuvent être banals, mais dans certaines circonstances c’est déjà beaucoup. Le jugement bloque, blesse, diminue, paralyse, enferme la personne dans sa perception du «j’suis pas capable». La reconnaissance, l’écoute, la main qui aide l’autre à trouver ses propres solutions et son propre chemin donnent le goût de se mettre dans l’action en valorisant ses solutions intérieures. Le défi est donc d’accepter les gens dans leur implication communautaire et de les amener vers leur plein épanouissement. Ceci devrait être réalisé dans le respect, la confiance et le rythme de chacun, partir de ce qu’il est vers ce qu’il pourrait être. Il faut voir au-delà de l’apparence comme la chanson de Gerry Boulet: « Aujourd’hui, je vois la vie avec les yeux du cœur ».

De plus, ceux qui disent que les assistés sociaux ont plein d’argent à dépenser se trompent. Par exemple, certains coûts ne sont pas tous couverts comme les gens peuvent le croire. Notamment les lunettes. Si on ne connaît pas une ressource comme Le bonhomme à lunettes pour avoir un bon prix, quand on pense que l’aide sociale paie seulement une petite partie, c’est beaucoup d’argent. En plus, les gens qui n’habitent pas dans un logement social – à cause du manque de construction depuis des années et des condominiums qui font augmenter les loyers – ils en arrachent. Pauvre comme riche, le choix des dépenses peut nuire à l’achat de l’essentiel. Et le pauvre, en arrache encore plus.

En conclusion, ne jugez pas ! Les gens peuvent être sur le bien-être social tout en étant utiles à la société. C’est juste que ce qu’ils accomplissent chaque jour dans l’ombre n’est pas monnayable.