C’est toujours une bonne idée de diversifier ses sources d’information. Ne se fier qu’à un seul média pour s’alimenter en nouvelles, c’est un peu comme manger la même chose tous les jours. Ça devient prévisible et ça manque de piquant. C’est pourquoi il faut plus de variété dans son assiette.

À L’Itinéraire, on fait précisément ça depuis 25 ans. On offre un point de vue que nul autre média n’est en mesure de donner, celui des gens proches de la rue. Vraiment au ras des pâquerettes. On donne une voix à ceux et celles qui n’en ont habituellement pas. Des gens, qui, trop souvent, sont laissés-pour-compte par la société.

Bien sûr, les médias plus mainstream vont interviewer des gens de la rue ou des personnes marginalisées dans le cadre de reportages sur des sujets qui les concernent. Ça ne date pas d’hier. Mais leurs voix, et les questions qui les préoccupent, comme les inégalités sociales, l’aide sociale, l’accès au logement et la pauvreté se retrouvent trop souvent au bas du line-up des nouvelles du jour.

Mais il faut reconnaître que les choses changent un peu. On assiste effectivement à une plus grande diversification des voix. Prenez par exemple La Presse qui offre un espace aux camelots de L’Itinéraire dans la section Débats tous les mois. Il s’agit d’un bon coup de pouce pour multiplier les points de vue et pour ouvrir davantage le dialogue avec le grand public. La réponse des lecteurs de La Presse aux écrits de nos camelots est d’ailleurs très favorable.

Les voix autochtones

Depuis quelques années, nous avons ajouté à notre calendrier éditorial annuel une édition qui porte largement sur les communautés autochtones. C’est le cas du présent numéro où l’on consacre un reportage à Samian, l’artiste algonquin multidisciplinaire bien connu des Québécois.

Un autre dossier porte sur la représentativité des Autochtones dans les médias en général. Là encore, on observe une augmentation de leur présence dans les médias, et ce, pas uniquement pour parler de problèmes ou de drames. Il émerge de plus en plus d’artistes, d’élues, de leaders de communautés, de professionnels, d’académiciens, d’historiens qui remettent les pendules à l’heure et qui donnent des points de vue plus collés sur leur réalité.

Au Québec, on n’a qu’à penser, entre autres, au chirurgien Stanley Vollant, à la poète et comédienne Natasha Kanapé Fontaine, tous deux Innus, Elisapie Isaac (Inuit), les politiciennes Michèle Audette (Innu), Marie-Josée Parent (Mi’kmaq) et Romeo Saganash (Cri). Et c’est sans oublier les Carey Price (Nuxalk-Dakelh), Jody Wilson-Raybould (Kwak’wala) et autres personnalités autochtones qui sont la fierté de leurs communautés. Bien que tout ce beau monde soit des exemples pour leurs nations et d’excellents porte-paroles, leurs rôles ne se limitent pas qu’à ça. On les reconnaît ou on devrait les reconnaître davantage pour leur expertise et leur crédibilité dans leurs champs d’action.

Je veux également citer en exemple le site Espaces autochtones de Radio-Canada, entièrement dédié aux Premières Nations et la chaîne APTN comme de très bonnes sources d’information. Ici, à L’Itinéraire, nous souhaitons ainsi compter sur les voix autochtones pour nous informer, nous divertir et nous instruire. Mais surtout pour qu’elles prennent leur juste place au sein des médias.