Noël est synonyme de réjouissances pour beaucoup de gens. Si on met de côté l’aspect stressant qu’elle peut engendrer, la période des Fêtes nous permet de prendre une pause et de passer du bon temps avec les personnes qu’on aime, dans la joie et la bonne humeur. C’est ce que je nous souhaite à tous et à toutes !

Mais la vie étant ce qu’elle est, les événements viennent parfois jeter une ombre sur le tableau. La maladie, la mort, les accidents sont autant de réalités inéluctables auxquelles personne n’échappe.

Or si elles nous attristent, ces épreuves permettent l’expression de la solidarité humaine et de l’amour. C’est ce qu’il s’est passé en novembre à la suite du décès de Gaétan Prince, un de nos camelots de longue date. Un homme gentil et d’une grande douceur, Gaétan était aimé de tous. Deux de ses clients nous ont fait parvenir des mots très touchants dont je partage des extraits avec vous.

M. Carol Proulx écrivait, le 14 novembre :

Aujourd’hui, j’ai perdu un ami. J’achetais le magazine L’Itinéraire que de lui. Il était mon camelot. Il m’accueillait avec le sourire, fidèle au poste, station Bonaventure. Problèmes de santé, mais toujours courageux.

J’ai appris la nouvelle ce matin par son frère Daniel. Celui-ci a pris le relais de son poste de vente. Ce matin, panne de métro. J’ai pris le temps de m’arrêter et parler à ce monsieur. Il m’annonce que son frère est décédé en fin de semaine d’une crise cardiaque. Les larmes. Tous les deux, larmes aux yeux. Frappé comme un truck dans la face.

On ne sait pas ce que l’on a. On est fait de plus que de chair et d’os ou d’un ramassis de neurones. Le lien tissé à travers cette relation banale me chavire alors que j’apprends que je ne le verrai plus. Cette triste nouvelle me rappelle à l’ordre, à l’essentiel. Que fais-tu de ta vie aujourd’hui ? Regarde les événements comme passagers, comme des occasions uniques à communiquer l’essentiel, l’amour, l’amitié, l’entraide, l’affection, la tendresse, la compassion. Les problèmes prennent alors une autre dimension.

Mme Marie-Claude Matte nous a transmis ce mot :

Gaétan, tu l’as eu dur dans la vie, tu as tellement fait de ton mieux malgré tant d’embûches et tu gardais le sourire lorsque tu en étais encore capable. Tu me disais souvent « Tu me connais Marie-Claude, je suis tough ! », avec une belle lumière dans les yeux; que tu étais un battant et que tu ne baissais pas les bras.

On se jasait ça et j’appréciais ces moments où j’ai appris un peu à te connaître.

Et voilà que tu es déjà parti. Comme Daniel et sa famille, je suis triste et j’en ai pleuré un bon coup. Et en même temps nous savons que maintenant tu n’as plus mal et que tu peux enfin te reposer.

Tu manqueras sûrement à tes autres clients aussi; ceux sur Masson et ceux au métro Bonaventure. (Vous rendez-vous compte qu’il se levait à 5h tous les matins pour se rendre dès l’ouverture !)

Ceci est un hommage à Gaétan, et aussi à son frère Daniel, de qui j’achèterai maintenant L’Itinéraire, ainsi qu’à tous les autres camelots.