Josée Panet-Raymond
Rédactrice en chef

En juin dernier, le Groupe L’Itinéraire publiait son rapport d’activités de l’année précédente, ce qui permet au public de voir tout le travail accompli par notre organisme. Et puisque ce rapport a été réalisé en équipe, avec tous les employés, cet exercice nous fait réaliser à quel point on ne chôme pas à L’Itinéraire.

Je ne vous dis pas ça pour nous péter les bretelles. Ok, d’accord, juste un peu… Mais surtout pour permettre aux gens de comprendre que L’Itinéraire c’est bien plus qu’un magazine. Pour poursuivre notre mission, pour maintenir la tête hors de l’eau financièrement, il nous faut multiplier les initiatives, être sur toutes les tribunes et mener plusieurs projets de front.

Il faut être créatif aussi. Tenez, par exemple : bien que désormais nos rapports annuels soient surtout consultés en ligne, nous sommes tenus d’imprimer des copies papier. Le format, inédit, est sous forme de calepin à spirales. À la dernière page on peut lire : « Ce rapport annuel 2017-2018 a été entièrement conçu, assemblé, relié et fini entre les murs de l’organisme. Nous sommes fiers d’avoir recyclé des papiers qui traînaient dans nos bureaux pour confectionner ce document que vous avez en main. »

Ce faisant, on a économisé de l’argent. Ou plutôt on a évité d’en gaspiller. Et c’est comme ça pour l’ensemble de nos activités : on recycle, on réutilise et on y va avec les moyens du bord. D’ailleurs, c’est mon leitmotiv : « On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a ! »

Une image à double tranchant…

Et ce qu’on a, ce n’est pas peu ! On a des ressources inestimables : nos camelots inspirants et une équipe de gens plus dévoués les uns que les autres. On a aussi une image et une réputation qui font notre fierté, confirmées par nos lecteurs et le public qui nous connaît bien.

Cette image positive a cependant un impact moins positif. Les gens se disent : « L’Itinéraire va bien, on voit les camelots et les représentants de l’organisme partout, à la télé, dans les grands événements, et même jusqu’à la colline parlementaire à Ottawa… » Mais la réalité est que, bien que nous apprécions énormément ces tapes dans le dos, notre organisme a du mal à joindre les deux bouts.

Comme plusieurs groupes communautaires, les subventions des divers paliers gouvernementaux ne sont pas toujours à la hauteur des besoins. En fait, certaines ont diminué.

Dans notre cas, malgré nos efforts de sensibilisation et d’éducation, nous faisons bien plus que publier un magazine. Les donateurs ignorent qu’il faut toute une organisation pour garder le bateau à flot.

Si beaucoup de gens se disent : « J’ai payé mon Itinéraire 3 $, j’ai donc fait ma part », ils ont raison… mais en partie seulement. Car pour le produire cet Itinéraire, pour que les camelots puissent contribuer à écrire jusqu’à 50 % du contenu de la revue, pour payer tous les coûts afférents à la production du magazine, il faut toute une organisation.
Le Groupe L’Itinéraire amène des gens souvent en situation d’itinérance et toujours en grande précarité à sortir de l’exclusion et à prendre leur place dans la société. Ça veut dire répondre à leurs besoins de base : s’assurer qu’ils puissent manger, se loger convenablement, accéder à des soins de santé, les aider à se stabiliser, de les maintenir hors de la rue ou éviter qu’ils s’y retrouvent.

Progresser

Ça veut aussi dire d’assurer une progression dans leur cheminement à L’Itinéraire où ils peuvent s’impliquer dans les diverses activités, prendre part à la vie communautaire du Groupe et suivre des formations. Commencer par écrire de courts mots de camelots et, petit à petit, avec l’aide des membres de l’équipe et de bénévoles, passer à des chroniques plus longues pour en venir à des reportages plus professionnels.

L’Itinéraire contribue également à tisser des liens avec les communautés autochtones et à aider les plus démunis par le biais de notre Café de la Maison ronde au Square Cabot. En plus d’être le seul café autochtone à Montréal, on offre un programme adapté qui permet à des gens en grandes difficultés de réintégrer progressivement le marché du travail.
Le magazine en fait, c’est la partie visible de l’iceberg. Nous faisons tellement plus que ça. Et pour ça, nous avons besoin de votre appui !

Pour vous donner une idée de ce qui se fait à L’Itinéraire, je vous invite à jeter un coup d’œil à la très dynamique vidéo que nos créatifs graphiste et gestionnaire de communauté, ont concocté pour illustrer notre rapport annuel 2017-2018. Rendez-vous sur : itineraire.ca dans l’onglet « À propos » et « Bilan des activités ».

Et pendant que vous y êtes, n’hésitez-pas à cliquer le bouton jaune « Faire un don ». Nous vous en serons reconnaissants !