Plus c’est pareil. Mais pas toujours. Car au cours des 50 dernières années, le monde a évolué à un rythme effréné. Et, depuis 10 ans, à la vitesse grand V.

Les bidules techno comme le téléphone intelligent qu’on tient dans la paume de la main, Zoom et le GPS ont, dans l’espace d’une génération, remplacé le téléphone fixe qui limitait nos déplacements par la longueur de son fil, les réunions en personne et les cartes routières difficiles à lire et à replier. On ne se passerait plus de ces objets et applications qui ont relégué les téléphones Contempra (googlez-le, les jeunes), la télévision en couleur analogue et les télécopieurs au rang des antiquités.

Tenez, quand j’ai commencé comme journaliste pigiste il y a près de 30 ans, j’imprimais mes textes, j’identifiais les photos, en écrivant à l’endos avec un Sharpie, que je fixais avec un trombone, à mes articles imprimés. Je mettais tout ça dans une enveloppe et je prenais le bus pour aller les porter à la publication qui me les avait commandées.

Aujourd’hui, tout ça se fait par infonuagique, via Drive, WeTransfer. Grâce à l’IA, la traduction peut se faire avec DeepL, la recherche et la synthèse de certains textes avec Chat GPT. Des mots, des technologies qui n’existaient même pas il a à peine quelques années. Mais reste qu’il faut toujours un œil humain pour s’assurer de l’exactitude des informations, quand même.

Bon, c’est un long détour pour dire que, dans le fond, la communication écrite et parlée entre des personnes et des groupes n’a pas changé tant que ça, c’est la façon que l’on communique qui a changé.

Aussi, on a toujours besoin de se retrouver, d’échanger, de partager entre nous. Ça, ça ne change pas.

Bien sûr, la pandémie a modifié la donne. Ici, à L’Itinéraire, comme dans bien des milieux de travail, on bosse en hybride. Le télétravail s’est bien installé, ce qui facilite la vie lorsqu’on a des tâches qui exigent calme et concentration ou encore quand c’est une journée pédagogique ou qu’un enfant est malade. Mais il n’y a rien qui remplace le fait de consulter un.e collègue dans un cadre de porte ou de valider une idée avec ses voisins de bureau. Et oui, même se lancer des jokes plates qui terminent en fous rires collectifs.

Des lieux communs en mutation

Jadis, les salles paroissiales étaient les lieux de loisirs, de rencontres, de spectacles, de danses, de bingos, de soupers communautaires et même le théâtre de combats de lutte. On vous en parle dans les pages qui suivent. La lutte est toujours aussi populaire et elle soulève encore la passion des fans, mais ce n’est plus dans les sous-sols d’église que ça se passe.

D’ailleurs, on les voit fermer les unes après les autres, ces salles communautaires devenues trop vétustes. Les églises sont vendues, parce qu’elles ne sont plus fréquentées et qu’elles coûtent trop cher à entretenir.

Ce qui laisse des orphelins : des organismes communautaires, des groupes d’entraide, des scouts et jeannettes, des vestiaires et des soupes populaires. Celles qui sont encore ouvertes ont augmenté leurs loyers, alors que les locataires peinent à les payer.

Par quoi remplacerons-nous ces lieux autrefois accessibles et abordables ?

Vous venez de lire un extrait de l’édition du 15 octobre 2023. Pour lire l’édition intégrale, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot ou abonnez-vous au magazine numérique.