Nous y sommes, la fin du confinement. C’est le début de l’été, des vacances, de la canicule et Montréal est devenue une ville masquée. Mais pas pour le reste du Québec. C’est fou à quel point il y a une différence entre notre microsociété « montréalocentriste » et le reste de la nation. J’ai récemment parcouru plus de 3000 km, pour visiter la Côte-Nord jusqu’au bout de la 138. C’est beau le Québec… même très beau. Puis, disons-le, nous sommes un peuple très accueillant. On n’a pas le choix direz-vous ? Nous serons entre nous, Québécois, pour un petit bout. J’espère que nous allons tous devenir des touristes dans notre belle province.

Et aux trois emblèmes officiels que nous avons déjà, soit le Harfang des neiges, l’iris versicolore, le bouleau jaune, je propose l’ajout d’un quatrième : le cône orange.

Pendant ce temps à Montréal…

Durant cette petite escapade en famille, j’ai eu connaissance, même au bout de la 138, que dans La Presse du 22 juin dernier, un organisme en itinérance de Montréal a osé faire la morale au gouvernement sur le financement octroyé aux groupes communautaires. Ce faisant, il a réussi à insulter bon nombre d’OSBL oeuvrant dans le milieu de l’itinérance sur leur façon de gérer leurs priorités et leurs impacts. L’organisme en question prétend également détenir la solution au problème de l’itinérance. Mais vouloir tout avoir, tout concentrer au même endroit, dans une même région, l’ensemble des ressources et du financement, le tout en divisant ses alliés, m’apparaît comme extrêmement dommageable pour l’avenir de notre société.

Quelques regroupements et associations ont déjà exprimé à leur façon leur mécontentement face à cette prise de position, et s’en s’ont même dissocié. Personnellement je n’en rajouterai pas davantage. De toute façon, tout ce qui monte finit par redescendre. Cependant, je me permets de rappeler que L’Itinéraire est à la fois un média d’inclusion sociale et un organisme qui soutient des personnes en situation précaire et leur offre des activités ayant pour but de prévenir l’itinérance.

Période de rétablissement

Si nous n’avions pas eu l’appui de nos donateurs, de nos alliés, et de nos collaborateurs au cours des quatre derniers mois, la période de rétablissement que nous amorçons, aurait sûrement été bien différente. Grâce à vous tous, nous sommes encore bien présents et votre générosité émise avec le coeur est inestimable. En étant solidaires, en rassemblant autour de nous différentes forces, nous pouvons réussir à surmonter plusieurs défis.

Je termine sur une note plus solennelle en rendant hommage à notre camelot poète-philosophe du métro Vendôme, Bernard Leblanc, un membre de la famille de L’Itinéraire qui nous a quittés récemment. Je joins ici un mot que sa sœur Lucie nous a envoyé : « Grande famille de L’Itinéraire, complice de la non-indifférence, je vous remercie d’avoir fait de mon frère, sporadiquement, mais sincèrement, un homme plus droit et plus fier. En toute reconnaissance ».

Salut Bernard.

Je vous souhaite un bon été masqué à vous tous !