On la prédestinait à disparaître avec l’avènement de la télévision, mais la radio est, de toute évidence, toujours bien vivante. Vous pouvez d’ailleurs le constater à la lecture du dossier consacré à ce média dans l’édition en cours du magazine L’Itinéraire.

La radio comble parfois le silence lors de moments de solitude ou encore, résonne de toutes sortes de musiques. L’appareil électronique qui capte les ondes peut informer, éduquer, divertir et possède un pouvoir d’évocation peu banal. L’univers radiophonique est riche. Ce n’est donc pas étonnant qu’il ait fait l’objet de récits destinés au grand écran.

À cet égard, voici quelques titres de films à voir ou à revoir, dans lesquels la radio témoigne d’une importance certaine.

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GOOD MORNING VIETNAM

En 1965, un DJ est affecté à Saigon et devient ainsi le nouveau morning man d’une station de radio destinée aux troupes américaines postées au Vietnam. Bonjour Vietnam n’est peut-être pas le meilleur film pour dépeindre la réalité de cette guerre que les Américains ont encore de travers, mais ce prétexte en est un idéal pour mettre de l’avant tout le génie comique, le talent d’improvisation et la folie contagieuse de Robin Williams. Avec Good Morning Vietnam, le réalisateur Barry Levinson propose ainsi un fort bel hommage au monde de la radio et de la place qu’elle occupe dans la vie des gens, même dans un contexte de tensions.

RAFALES

C’est la veille de Noël, jour de tempête. Un chroniqueur radio ambitieux est témoin d’un vol qui tourne mal dans un centre commercial. Ce dernier se lance dans un jeu du chat et de la souris avec l’un des cambrioleurs. Cette filature mènera à une prise d’otage à même la station de radio, alors que le chroniqueur, prêt à tout pour gravir les échelons et faire ses preuves, parviendra à réaliser une entrevue en ondes avec le criminel. André Melançon propose avec Rafales un honnête thriller psychologique, qu’il a coscénarisé avec ses deux principaux acteurs, Marcel Leboeuf et Denis Bouchard.

RADIO DAYS

À une époque où le cinéaste Woody Allen était vu sous de meilleurs projecteurs, il proposa une chronique évocatrice de ce que pouvait représenter la radio des années 1930 et 1940, période considérée comme l’âge d’or de ce média. C’est à travers les yeux du personnage de Sally White, incarné par Mia Farrow, que ce récit anecdotique et empreint de nostalgie nous est raconté.

PUMP UP THE VOLUME

Dans ce plaidoyer pour adolescents sur la liberté d’expression, Christian Slater offre une solide performance. L’acteur se plonge dans la peau d’un étudiant timide, mais brillant, qui anime dans l’anonymat une émission pirate à partir de l’émetteur radio de son garage. Réalisé par Allan Moyle (un cinéaste natif de Shawinigan), Pump Up The Volume (Plein Volume en v.f.), n’a pas très bien vieilli à certains égards, mais cet espèce de croisement entre The Breakfast Club et Talk Radio se revisite plutôt bien, en plus d’être doté d’une trame sonore pas vilaine.

THE FISHER KING

Le Roi Pêcheur n’est pas exactement un film qui traite de radio à proprement parler, mais puisque l’un des principaux personnages est un ancien DJ (Jeff Bridges) et que son travail est en quelque sorte le point de départ d’une série d’événements interreliés, ce serait bête d’omettre ce titre. D’autant plus que cette comédie dramatique qui aborde la rédemption, met à l’avant-plan la relation inusitée entre l’ex-animateur de radio et un sans-abri affecté par la maladie mentale (Robin Williams) dans une réalisation inventive et fantaisiste, comme seul Terry Gilliam (Brazil, 12 Monkeys) sait le faire.

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RADIO FRISSONS

Si la radio peut amuser ou nous porter à réflexion, elle peut aussi s’avérer inquiétante. Orson Welles l’a appris à ses dépens lors de la diffusion du radio-théâtre La Guerre des mondes, émission qui aurait suscité la panique. C’est ce que la légende raconte. Bref, parfois, la radio peut se révéler sous un jour plus sombre…

TALK RADIO

Barry, un animateur de radio controversé, se plait à provoquer ses auditeurs dans une ligne ouverte qui connait un certain succès. Alors que son émission est sur le point d’être diffusée à l’échelle nationale, Barry reçoit des appels et des menaces de plus en plus sérieuses et inquiétantes. Oliver Stone (Platoon, Natural Born Killer) adapte pour le cinéma une pièce de théâtre écrite et interprétée par Eric Bogosian, qui reprend ici son rôle de manière très investie. Confessions nocturnes (v.f. de Talk Radio) s’inspire d’un fait divers datant de 1984 où un animateur de Denver avait été assassiné par le membre d’un groupe de suprémacistes.

PONTYPOOL

Le réalisateur canadien Bruce McDonald proposait en 2008 l’une des variations sur le film de «zombie» les plus intelligentes des dernières années. Un blizzard s’empare de la petite ville de Pontypool en Ontario, un jour de la Saint-Valentin. Le morning man Grant Mazzy se rend à la modeste station de radio locale pour faire son émission matinale, témoin d’une situation pour le moins étrange. Alors qu’il est en ondes, son collègue à la circulation évoque une possible épidémie et les habitants infectés agiraient avec une violence extrême. Mazzy tente par tous les moyens de décrire la situation afin de tenir les auditeurs au courant des événements, mais il semble que le virus mortel se transmette par la parole, avec des mots en particulier. En plus de la convaincante performance de Stephen McHattie, le réalisateur Bruce McDonald parvient à mettre en scène un huis clos somme tout efficace, où la tension et l’angoisse passent d’abord et avant tout par l’évocation.

PLAY MISTY FOR ME

En 1971, Clint Eastwood se lance dans la réalisation avec un suspense intitulé Un frisson dans la nuit. Film pour lequel il s’attribue le rôle d’un disc jockey qui deviendra le sujet d’obsession d’une auditrice qui lui demande constamment de faire tourner la pièce Misty. Après avoir eu une brève liaison avec celle-ci, la vie de l’animateur sera chamboulée par cette femme instable et déterminée à ce qu’il n’y ait aucun obstacle entre elle et lui, coûte que coûte.