Cohabiter, vraiment ?

Assez souvent je prends l’autobus 34 sur Sainte-Catherine jusqu’à la rue Jeanne d’Arc. Puis, je change pour la 139 Pie-IX jusqu’à mon point de vente. De la rue Dézéry à Jeanne-d’Arc, j’observe le décor et les gens, les commerces et les logements placardés, la prostitution, les deals de drogues, les junkys en manque, etc. Et il y a les familles, les travailleurs, les gens ordinaires et les mieux nantis. Tous se côtoient. Dans un même quartier.

Comment font-ils pour vivre ensemble ? Cohabitent-ils vraiment ? Les ressources sont-elles là pour les aider ? Et qu’en est-il du soutien politique ? C’est en partie ce dont parle le dossier principal du 100 % camelots : la cohabitation sociale. Sans aucun doute, les ressources sont là, travaillent ensemble et aiment leurs gens. Mais en ce qui concerne le soutien politique… Il règne peut-être un manque d’écoute des organismes et des habitants qui le clament et le réclament. Surtout les laissés-pour-compte et leurs alliés, qui ne pèsent pas bien lourd dans la balance électorale. Pourtant la cohabitation, la mixité sociale comme on l’appelait avant, est un véritable enjeu de société qui s’observe partout.

Juste à mon point de vente, j’ai une assez bonne idée des défis qu’impose de cohabiter avec l’autre.

Ce que vous tenez entre vos mains

Le dernier 100 % camelots date d’il y a cinq ans. C’est donc avec beaucoup de plaisir que le grand retour de cette édition spéciale a été annoncé aux camelots en janvier. Ce que vous tenez entre vos mains a pris près de quatre mois de travail, un comité de rédaction, une trentaine de camelots et une poignée de bénévoles. Tout ce beau monde a été guidé par l’équipe de rédaction et Marie-Ève Morasse, bénévole, journaliste à La Presse.

S’impliquer vraiment. Pour la première fois, j’ai fait partie d’un comité de rédaction avec Sylvie Houle, Gabriel Lavoie, Yseult Picard, Karine Bénézet, Simon Bolduc, Carla Braga pour le graphisme, et Marie-Ève Morasse. Et je peux vous dire que c’est d’la job de construire un magazine. Entre le chemin de fer (le plan du magazine page par page), la répartition des pages par thèmes (mots de camelots, chroniques, dossiers, publicités, etc.), la décision de qui va écrire quoi sur combien de pages, et la couverture visuelle, impossible de ne s’impliquer qu’à moitié. Et ce, sans compter les échanges d’idées, les recherches, les interviews et la rédaction faites par les camelots. On n’a pas chômé ! Et nous avons tous aimé notre expérience, même si ça pouvait être un peu stressant parfois.

Tournez quelques-unes des prochaines pages et vous verrez tous les camelots qui ont participé fièrement à cette édition. N’hésitez pas à les féliciter quand vous les croiserez.

Et bonne lecture !

Vous venez de lire l’éditorial de l’édition du 15 mai 2023. Pour lire le texte intégral, procurez-vous le numéro de L’Itinéraire auprès de votre camelot ou abonnez-vous au magazine numérique.