Gaétan Prince. Diane Curadeau. Tuan Trieu-Hoang. France Lapointe. Bernard Leblanc. Thien Hoa Nguyen. Sylvain Pépin-Girard. Claudine Boucher. Lucien Charette. Huong Nguyen. Michel Côté. Gisèle Nadeau. Norman Rickert.
Non, ceci n’est pas la formation partante du Canadien de Montréal. Ni la liste des comédiens du dernier film de Denis Villeneuve. Ni celle des invités de la prochaine émission de Tout le monde en parle. Ce ne sont pas non plus des ministres du gouvernement Couillard, ou des récents récipiendaires d’un prix Nobel.
Qui sont-ils ? En fait, ne cherchez pas : vous ne lirez leur nom, ou ne verrez leur photo, nulle part. Seulement dans L’Itinéraire.
Eh oui ! Ce sont, pour la plupart, des camelots de L’Itinéraire. Quelques-uns sont aussi sur un programme de réinsertion professionnelle à notre Café.
Vous, chers lecteurs, l’aviez certainement deviné dès le départ. Certains d’entre vous avez peut-être déjà discuté avec France devant la SAQ sur Mont-Royal, son point de vente. Ou Gaétan au métro Bonaventure. Vous avez peut-être déjà lu des textes de Tuan, de Gisèle ou de Sylvain.
Chacune de ces treize personnes ont été photographiées par des photojournalistes professionnels, provenant de tous les grands médias montréalais, pour notre calendrier 2017, en vente à partir d’aujourd’hui auprès de votre camelot préféré (e). Vous pouvez d’ailleurs en voir un aperçu en Une du magazine et sur plusieurs pages de cette édition.
Martin Tremblay, photographe et directeur photo/vidéo pour La Presse a eu cette idée ingénieuse et a réussi à mobiliser parmi les plus chevronnés et talentueux photographes au Québec.
Des héros fiers
Des participants de L’Itinéraire en séance photo pour des photographes professionnels, ce n’est pas rien quand même. Ce privilège est habituellement réservé aux Céline Dion, Xavier Dolan, Marie Mai et Carey Price de ce monde. Pourtant, ils sont eux aussi des personnalités, des héros de notre société.
Certains d’entre vous, chers lecteurs, vous êtes sûrement déjà arrêtés pour leur parler. Comme les photographes l’ont fait pour notre calendrier, quelques-uns pendant plusieurs heures. Vous avez entendu leurs histoires, leur parcours souvent marqué par des épreuves inimaginables, leur formidable résilience, leur profonde humanité, leur combat sans relâche pour préserver la dignité malgré les préjugés et l’indifférence devant leur précarité sociale et, plus largement, les profondes injustices de notre société.
Ce n’est pas l’indifférence. Le mot est peut-être mal choisi. En fait, la précarité sociale, comme l’itinérance, n’est un secret pour presque personne, elle est même de plus en plus présente dans notre société. Les gens en ont pleinement conscience, c’est une réalité – quoique toujours aussi taboue, aussi diabolisée – qui nous suit, qui nous guette tous de plus près que jamais.
Mais sur ces photos du calendrier, ce n’est pas ce que vous verrez. Vous ne verrez pas des logements délabrés, des vêtements sals et usés, des corps frêles, des seringues, des gens dormant dans la rue, sur un banc de métro… la manière dont la précarité sociale est trop souvent représentée dans les médias. Vous verrez plutôt la fierté, la détermination, le bonheur, le rêve… Vous verrez tout ce que vous voyez quand vous vous arrêtez pour parler à nos camelots.
Vous verrez tout ce qui nous rejoint et nous inspire. Et peut-être vous verrez-vous en eux ?
Cet article intégral vous est offert gracieusement par L’Itinéraire. Vous en voulez plus? Passez voir votre camelot ou participez à l’aide à la rédaction en offrant un don.