Si on ne m’avait pas tendu la main un jour pour me tirer vers le haut, je n’en serais pas là où j’en suis aujourd’hui. Lorsque je regarde en arrière, beaucoup de gens m’ont soufflé des conseils, donné des tuyaux et guidée dans mon cheminement professionnel et personnel. C’est sûrement le cas pour la plupart des gens, d’ailleurs. Ça s’appelle donner au suivant, gratuitement, bénévolement.
L’être humain est comme ça. Il aime donner. Sans doute parce qu’il est valorisant de transmettre à d’autres ce que l’on sait.
La transmission des savoirs, le partage et le don de soi sont à la base du bénévolat. On célèbre d’ailleurs la Semaine de l’action bénévole du 15 au 21 avril, thème de notre dossier principal.
On est plus de 2,2 millions à en faire
Le bénévolat est une force formidable de la société québécoise. Au-delà de deux millions de personnes donnent gratuitement de leur temps et de leur énergie à une cause ou un organisme au Québec.
Notre journaliste Camille Teste révèle dans nos pages que si tous ces bénévoles étaient rémunérés au salaire moyen pour les 268 millions d’heures qu’ils consacrent par année au volontariat, ils gagneraient collectivement 7 milliards de dollars ! Les chiffres démontrent également que lorsque les gouvernements injectent 1 $ dans un organisme en action bénévole, les bénévoles génèrent une moyenne de 4 $ en prestation de services au sein de leur communauté.
Le bénévolat c’est le côté humain de la société civile. C’est l’expression de la bonté et de l’engagement de la population. À tel point qu’une Déclaration nationale sur l’action bénévole a été rédigée par le gouvernement québécois en 2002. On y lit qu’il s’engage à reconnaître, promouvoir et soutenir l’action bénévole. La déclaration, signée par Bernard Landry, premier ministre de l’époque, énonce aussi que le gouvernement s’engage à considérer le bénévolat comme une contribution essentielle qui demeure distincte des services publics sous la responsabilité de l’État.
Entre don de soi et cheap labour
Mais voilà, il existe un flou entre l’appui et le désengagement du gouvernement envers les organismes communautaires, comme le nôtre, qui comptent sur des bénévoles pour accomplir leur mission, voire même pour réaliser leurs activités courantes. En effet, il s’agit de la réalité des quelque 4000 organismes communautaires de la province.
Au lendemain du budget Leitu00e3o qui annonçait un investissement de 22,5 millions $ pour les organismes communautaires, Laurence Lagouarde, co porte-parole de la campagne Engagez-vous pour le communautaire a réagi fortement. « Nous sommes à des années lumières des 475 millions $ nécessaires immédiatement pour soutenir les organismes qui sont à bout de souffle ! », s’est-elle insurgée.
Si nous nous entendons toutes les deux sur le fait que le bénévolat est œuvre merveilleuse et indispensable, on estime également que des bénévoles font un travail qui pourrait être accompli par des employés si les organismes avaient les moyens d’en embaucher.
« Il faut faire la différence entre bénévolat et cheap labour », dit-elle, en ajoutant qu’il y a clairement un déséquilibre dans les organismes, sous-financés et laissés pour compte par les gouvernements.
Il n’y a qu’à parler avec une personne qui travaille pour un organisme communautaire, dont la mission est de contribuer à améliorer les conditions de vie de nos concitoyens moins favorisés, pour se rendre compte que, bien qu’elle soit payée pour le faire, une bonne proportion de ses heures de temps supplémentaires n’est pas rémunérée. « On est tous à la même enseigne, malheureusement, lance Laurence Lagouarde. D’autant plus que ces travailleurs ne gagnent pas des salaires très élevés, ce qui contribue au phénomène de la pauvreté. »
Merci à tous nos bénévoles !
À L’Itinéraire, on compte sur une trentaine de bénévoles qui viennent nous donner un coup de main ponctuel dans divers secteurs de l’organisme. Sans ces hommes et femmes de cœur, nous aurions bien du mal à sortir deux magazines par mois, sans oublier les autres activités du Groupe communautaire.
Parmi eux, Paul Arsenault, un de nos bénévoles de longue date qui vient tous les 15 jours corriger les épreuves du magazine avec Lucie Laporte, elle aussi volontaire depuis plusieurs années, résume bien la raison de son implication. Pour lui, le fait d’offrir de son temps est une façon de contribuer à améliorer la société. « J’adore la révision, et d’en faire à L’Itinéraire, c’est ma façon d’aider à réduire les inégalités sociales », dit ce docteur en psychologie à la retraite.
À Paul, à Lucie, à Laetitia, à Madeleine, à Hélène, à Pierre, à Monsieur Paul, à Valérie, à Christine, à Marie, à Miville, à Mario, à Irène, à Martine, à Gilles et à une foule d’autres bénévoles : Merci de tout cœur. On vous aime !